Serpents, scorpions, araignées… le fléau silencieux !
02 décembre 2004
Chaque année en Afrique, morsures et piqûres font plus de 20 000 morts. Un vrai fléau qui a motivé la réunion mi-novembre à Cotonou, au Bénin, de la 2ème Conférence internationale sur les envenimations en Afrique.
Organisée sous l’égide de l’Institut pour la Recherche et le Développement (IRD), elle vise un objectif ambitieux : réduire de moitié en 5 ans, la mortalité…
Car pour les populations locales, morsures de serpents et autres piqûres de scorpions ou d’araignées font partie du quotidien. Un véritable problème de santé publique, qui pourtant ne relève nullement de la fatalité. Des solutions existent ! Et c’est pour cette raison que les spécialistes et, plus largement l’ensemble des organismes africains concernés par ce sujet, se sont réunis.
Prévention, formation de personnels qualifiés, prise en charge des victimes, le programme était chargé. Et pour cause ! En Afrique subsaharienne les statistiques battent des records. En l’absence de chiffres vraiment fiables, on estime à plus d’un million par an le nombre de morsures de serpents, et à plusieurs centaines de milliers les piqûres de scorpions. Mais moins d’une victime sur quatre serait effectivement prise en charge…
Cet échec s’explique en grande partie par l’inaccessibilité des centres de soins modernes. Et donc par un recours massif aux médecines traditionnelles, qui sont largement inefficaces. En cas de morsure en effet, la solution doit passer impérativement par l’injection de sérum antivenimeux… Or les ventes de ces derniers ont chuté dans la région… de plus de 95% en vingt ans ! De sorte que moins de 1% des besoins sont couverts. Un tableau très sombre qui tranche avec les pays du Maghreb qui, aujourd’hui, arrivent relativement bien à maîtriser la situation.