Sevrage tabagique : un peu de poids en plus mais… pas tant que cela !

10 mars 2003

L’arrêt du tabac entraîne certes une prise de poids. Il n’est donc pas étonnant que la crainte de grossir constitue souvent un obstacle majeur au sevrage. Or de nombreuses études démontrent qu’à long terme, la prise de poids s’avère en fait modeste.
Selon le Dr Jean-Michel Oppert, de l’Hôtel-dieu de Paris, « quel que soit le niveau de corpulence des sujets, les résultats des études prospectives démontrent sans ambiguïté que le risque de mortalité est toujours beaucoup plus élevé chez les fumeurs que chez les non-fumeurs ». Un constat qui milite en faveur du sevrage tabagique, même au prix de quelques kilos !

Et cela d’autant plus que la prise de poids succédant à l’arrêt du tabagisme doit être relativisée. Si le phénomène est très répandu, son amplitude est très variable. Et souvent beaucoup plus modérée qu’on ne l’imagine. En moyenne, la prise de poids serait située entre 3 kg et 5 kg. Elle serait pourtant légèrement plus importante chez les femmes, dont la prise de poids avoisine 3,8 kg après 10 ans de suivi contre seulement 2,8 kg pour les hommes.

A long terme donc, l’impact pondéral du sevrage s’avère plus que modeste. Certes comme le précise Jean-Michel Oppert, « à court terme, le sevrage tabagique est associé à une augmentation de l’apport énergétique d’environ 200-300 kcal par jour. Six mois à un an après le sevrage, le niveau des apports tend à revenir à la normale. » Une manière de dire qu’il faut procéder par étapes. D’abord, consolider le sevrage tabagique. Il est ensuite possible de mettre en place un régime alimentaire. Mais jamais les deux en même temps !

  • Source : Panorama du Médecin, 27 février 2003

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