Sexe et compétition, faut-il choisir ?

27 juin 2012

Est-ce pour cette raison que certains d’entre eux ont eu des comportements bizarres ? Toujours est-il que pour les footballeurs, l’Euro semble-t-il a rimé avec ‘zéro sexe’ ! Abstinence aussi pour la plupart des athlètes pendant la durée des Jeux Olympiques. Faut-il vraiment interdire aux sportifs de faire l’amour pendant les périodes de compétition ? Certains coaches en son convaincus. Le Dr Francis Collier, chef du service d’Orthogénie et Médecine du Couple au CHRU de Lille, n’est pas de cet avis…

Bien des idées reçues circulent dans le petit milieu du sport de haut niveau. Qu’il s’agisse des footballeurs de la Ligue 1, des joueurs et joueuses de tennis ou des cyclistes, les entraîneurs imposent parfois une abstinence sexuelle totale à leurs poulains. Certains d’entre eux partent du principe que l’énergie consacrée aux ébats amoureux serait en quelque sorte ‘détournée’ au détriment de la performance. D’autres pensent que le fait d’isoler une équipe d’athlètes permet de souder le groupe. D’autres encore, estiment que les sportifs peuvent ainsi se concentrer totalement sur un objectif unique : la performance. Pour le Dr Francis Collier, ces idées « ne sont étayées par aucune preuve scientifique irréfutable ».

Monter 20 marches ou faire l’amour ?

Selon le Dr Collier, deux évidences répondent à ces raisonnements douteux. « D’une part, à écouter les sportives et les sportifs, un rapport sexuel la veille d’une compétition est soit totalement hors sujet (car ils n’en ont pas envie), soit une très bonne méthode de relaxation pour lutter contre une angoisse souvent importante. D’autre part, la dépense énergétique consommée lors d’un rapport sexuel « normal » équivaut à la montée d’un escalier de 20 marches. Moins qu’une scène de ménage donc ! ». Au demeurant, voilà qui ne place pas le 7e ciel bien haut…

Pour un sportif de haut niveau, un tel effort ne semble évidemment pas insurmontable. A moins, propose non sans humour Francis Collier, que l’on n’envisage « de rendre les ascenseurs obligatoires la veille des matches ». En réalité, il ne semble pas qu’il y ait de justification à contre-indiquer le sexe. Cette activité intime certes physique, devrait relever du choix personnel et privé, même pour les athlètes en période de compétition. « Il y a lieu avant tout, de conseiller au sportif de gérer sa sexualité en fonction de sa propre sensibilité, de son ressenti et de ses habitudes. Et certainement pas de participer à l’entretien de croyances et de préjugés », conclut Francis Collier.

  • Source : interview du Dr Francis Collier, CHRU Jeanne de Flandres, Lille, 22 juin 2012

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