Sexe : le visage révèle-t-il notre personnalité au lit ?

23 octobre 2017

Les particularités de nos traits (fines mâchoires, joues rondes, grands yeux…) peuvent révéler une partie de nous. Gourmet, réservé, hautain…. Et selon des scientifiques, il serait même possible de deviner notre comportement sexuel en fonction de la forme du visage. Mythe ou réalité ?

En s’appuyant sur la science appelée morphopsychologie, il serait possible de décrire la façon d’être d’une personne en fonction de la forme de son visage. Les principaux traits étudiés relèvent par exemple de la personnalité timide ou extravertie, généreuse ou plus économe… Pour aller plus loin, des scientifiques canadiens* ont analysé les résultats de deux études portant sur le lien entre comportement sexuel et traits du visage.

Lors de la première expérience, 145 jeunes volontaires en couple ont rempli un questionnaire sur leur comportement social et leur conduite sexuelle. En parallèle, les scientifiques avaient sous les yeux les photos de chacun des participants. La deuxième étude rassemblait 314 étudiants. Tous ont reçu le même questionnaire que celui proposé dans la première étude. En supplément, chacun a dû répondre sur plusieurs autres critères tels que leur rapport à la fidélité sexuelle ou leur avis au sujet d’une sexualité plus décomplexée, tels que les rapports intimes qui n’engendrent pas plus de sentiments que d’engagement.

Résultats, « la plupart des jeunes hommes et femmes aux visages courts et larges présentaient une plus forte appétence sexuelle et un comportement au lit plus actif comparés aux autres traits », révèle Steven Arnocky, principal auteur de l’étude.

La science dit vrai ?

« Ces résultats ne sont pas inintéressants », nous explique Jeannine Marechalle, directrice de l’enseignement de la Société Française de Morphopsychologie. « Mais ils ne suffisent pas pour confirmer un lien direct entre forme du visage et comportement sexuel. » D’autant que la seule morphopsychologie ne peut suffire à déterminer le caractère et le comportement de chacun : d’autres critères comme la génétique ou l’environnement social entrent forcément en ligne de compte.

Pour comprendre les clés de la morphopsychologie, il faut – comme dans beaucoup de sciences – distinguer le contenu du contenant. « Le cadre du visage (la forme) traduit notre personnalité dans les grandes lignes, nos besoins et nos potentiels. A l’intérieur du cadre, on trouve les récepteurs comme les yeux, le nez, la bouche et les oreilles. Ces derniers donnent des indices sur notre façon de ressentir et d’agir dans la vie de tous les jours en réponse à ces besoins et potentiels ».

Ainsi, « les visages courts et larges traduisent souvent une personnalité tonique, quelqu’un qui se réalise, qui se confronte à la réalité. Mais aussi quelqu’un qui échange sur ses sentiments, ressent de gros besoins affectifs et qui peut être concerné par des activités sexuelles occasionnelles ». Mais cela ne signifie en rien que la personne va agir de cette manière au quotidien. En effet, « des éléments peuvent venir contraster dans le visage ». Par exemple ? « Un petit nez qui ne va pas dans le sens d’une personnalité affirmée, mais qui est souvent signe d’un caractère qui ne va pas facilement exprimer ses émotions ni ses besoins d’affection. Cette personne aura donc davantage tendance à intérioriser malgré sa nature plus expressive. »

*Nissiping University

  • Source : Interview de Jeannine Marechalle, directrice de l'enseignement de la Société Française de Morphopsychologie (SFM), le 2 octobre 2017 - Archives of Sexual Behavior, le 19 septembre 2017

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon

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