Sextoys : ce que veulent les hommes
26 janvier 2018
Iakov-Filimonov/Shutterstock.com
A l’évocation de « jouets sexuels » pour homme, notre esprit dérive immanquablement vers la traditionnelle – et très glauque – poupée gonflable. Pourtant, comme pour les produits destinés aux femmes, les sextoys pour homme ont gagné en performance et en design. Faisons le point sur ces obscures (les hommes n’en parlant pas facilement) objets de désir.
De nombreux films ou séries (à l’image de Sex and the city) ont largement banalisé l’utilisation de sextoys dans la population féminine. Chez les hommes, c’est une autre histoire. Pour la gent masculine, l’utilisation d’objets de plaisir semble encore très taboue. Pour Didier Blond, sexologue à Roubaix, « quand on pense ‘sextoys masculins’, on imagine un godemichet. Or la pénétration anale est encore largement frappée d’interdit ». Sans doute faut-il y voir une explication au manque de volubilité de certains hommes sur le sujet.
Un sextoy pour homme, ça ressemble à quoi ?
La liste des jouets érotiques ne peut bien évidemment pas être exhaustive. Pour Quentin Bentz, directeur général LELO France (entreprise spécialisée dans les objets intimes), « trois grandes catégories se détachent : les anneaux péniens, les masturbateurs et les masseurs prostatiques. »
Mais reprenons-les dans l’ordre.
Les anneaux péniens sont à enfiler à la base du sexe. Ainsi permettent-ils de maintenir l’érection et de retarder l’éjaculation. « Certains, vibrant, permettent également de stimuler votre partenaire », continue Quentin Bentz. « Ce type d’appareils rencontre un vrai succès. » Et là, le choix est vaste. Entre le simple anneau ou encore celui muni d’une extension pour masser le périnée, il y en aura pour tous les goûts.
Parlons des masturbateurs. « Le constat est plus mitigé. » Si le design et les performances (avec télécommande…) ont évolué, « les clients semblent moins enthousiastes… ». Avouons que même si la forme a été revue et modernisée, ces objets sont rarement de très bon goût (en forme de bouche, de vagin…).
Passons aux masseurs prostatiques, « dont la demande ne cesse d’augmenter », explique Quentin Bentz. C’est là que commence le mystère. Alors que la pénétration anale reste taboue, ce sont les jouets la favorisant qui ont le vent en poupe… Didier Blond, peu étonné explique que « le plaisir anal, pour beaucoup inconnu, intrigue et excite. L’anus et le périnée sont très vascularisés et l’orgasme prostatique est réel. »
Qui sont les utilisateurs ?
Quentin Bentz explique que son entreprise rencontre une forte demande auprès du public homosexuel, jeune ou âgé. Les hommes hétérosexuels semblent eux, moins enclins à sauter le pas. Certains en font toutefois l’acquisition. Il apparaît que dans cette population, les utilisateurs soient « des couples qui, passée la trentaine ou la quarantaine, veulent enrichir leur vie sexuelle et fantasmatique », ajoute Didier Blond.
Un risque pour la santé ?
Le sexologue admet que l’utilisation de sextoys peut devenir problématique lorsque s’installe une dépendance ou que leur usage est nécessaire à la sexualité. Hormis cela, il n’y a pas de mal à se faire du bien. « Seul conseil », termine Didier Blond, « utilisez des lubrifiants à base d’eau pour la pénétration anale. Et ce pour éviter les phénomènes allergiques. »
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Source : Interview de Quentin Bentz, 24 janvier 2018 – Interview de Didier Blond, 25 janvier 2018
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon