SIDA : les dangers de l’allaitement…

10 septembre 2001

Dans certains pays d’Afrique, plus de 60% des mères conscientes d’être affectés par le virus du VIH/SIDA continuent d’allaiter. C’est le cas en Ouganda.
Le Dr Saul Onyango est chargé de la prévention du SIDA dans ce pays d’Afrique orientale. Dans un entretien accordé au Lancet, il souligne les principaux obstacles rencontrés par les médecins dans la lutte contre la propagation du SIDA sur ce continent.

L’éducation populaire, les problèmes culturels et matériels sont en première ligne… La question de l’allaitement maternel – qui favorise la transmission du virus – illustre ces difficultés. Il précise ainsi que ” les femmes séropositives sont pourtant informées des risques encourus par leur enfant si elles allaitent. Elles reçoivent également un formulaire de l’UNICEF qui démontre les bénéfices des laits de substitution dans ce domaine. Malgré tout, 61% des femmes enceintes affectés par le VIH/SIDA optent pour l’allaitement… “.

De nombreux paramètres doivent toutefois être pris en compte avant de procéder à une lecture ethnocentrique du phénomène. Les femmes ont effectivement tendance à opter naturellement pour l’allaitement. En fonction notamment de critères matériels. Car même si elles disposent d’une eau de qualité – ce qui n’est pas souvent le cas – ” elles ne sont pas équipées pour effectuer des choses simples comme en faire chauffer au milieu de la nuit… ” souligne en effet Saul Onyango.

Cette situation rappelle ainsi l’urgence de la mise en place du Fonds mondial pour la Lutte contre le SIDA, annoncée en avril dernier par le Secrétaire général de l’ONU. Parmi ses objectifs, la prévention de la transmission de la mère à l’enfant figure en bonne place… Or elle est fondée sur le traitement anti-rétroviral pendant la grossesse, et la promotion de modes d’allaitement sains.

  • Source : The Lancet, 25 août 2001

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