SIDA : les seringues du désespoir…

30 janvier 2002

Pour efficaces qu’elles soient, les campagnes nationales de prévention du SIDA négligent parfois les consommateurs de drogues injectables. A Baltimore, le Dr Kenrad Nelson et son équipe de la Johns Hopkins Bloomberg school of Public Health, ont évalué l’impact d’une campagne menée en Thaïlande et focalisée sur l’utilisation du préservatif. Ils ont étudié le comportement de soldats thaïlandais âgés de 21 ans en 1991, année du lancement de cette action « 100% préservatif »…

Résultat, entre 1993 et 1998, la prévalence du VIH au sein de cette population est passée de 11,9% à 2,4% ! Et la fréquence des visites chez les prostituées a reculé de 80% à 38% ! Pourtant et malgré ces chiffres très positifs, la partie est encore très loin d’être gagnée…

En effet, dans le même temps la prévalence du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables a été multipliée par… douze ! Evidence à l’appui, Kenrad Nelson insiste sur la nécessité « de mettre en place une campagne nationale ciblée sur cette population. En Thaïlande bien sûr, mais aussi dans les autres pays où cette tranche de population est souvent considérée comme marginale ».

Marginale ? Pas vraiment. Il cite ainsi l’exemple des Etats-Unis, pays où une nouvelle infection sur deux est provoquée par les seringues circulant parmi les consommateurs de drogues intraveineuses…

  • Source : Johns Hopkins University, janvier 2002

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