SIDA, tuberculose, paludisme : les pays émergents doivent contribuer à l’effort !

21 juillet 2009

« Tous les antirétroviraux – contre le VIH, n.d.l.r. – et tous les antituberculeux dispensés en Chine sont financés par le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme. » Cet effort international représente à ce jour « plus de 500 millions de dollars et bientôt 1 milliard. ».

Michel Kazatchkine est le directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme. Et il déplore que la Chine, qui se positionne comme un important partenaire du continent africain et un grand constructeur d’infrastructures… au service de sa croissance, ne contribue pas à cette initiative dont elle est un bénéficiaire majeur. « Nous sommes confrontés à une épidémie globale et il faut y apporter une réponse globale par un Fonds global alimenté par une solidarité… globale. Personne ne peut y arriver tout seul », confiait-il ainsi aux envoyés spéciaux de Destination Santé à la 5ème Conférence de l’International AIDS Society (IAS).

Alors que des voix nombreuses dénoncent une crise du financement de la lutte contre l’épidémie, une forme de révolution culturelle dans les financements du Fonds mondial paraît s’imposer. Michel Kazatchkine par exemple, assure que la pérennité de l’investissement actuel n’est pas remise en cause. Il est considérable : 16 milliards de dollars investis dans 140 pays en 6 ans, « à raison de 55% contre le SIDA, 30% contre le paludisme et 15% contre la tuberculose ». Aujourd’hui 60% de cet argent va vers l’Afrique, dont les besoins excèdent largement cette proportion puisque l’on y recense 75% des morts dues au SIDA. Pourtant les négociations en vue de la prochaine conférence de reconstitution du Fonds qui doit se tenir en septembre 2010, s’annoncent complexes. « Les programmes en cours ne sont pas en danger » souligne-t-il. « Ce qui est en danger, c’est nos moyens d’augmenter l’effort… alors que c’est indispensable. »

Le patron du Fonds mondial présente aujourd’hui un bilan solide. « Nous soutenons la fourniture d’antirétroviraux à 2,1 millions de personnes dans les pays en développement. Nous avons assuré la distribution de 80 millions de moustiquaires imprégnées – contre le paludisme, n.d.l.r. – et le traitement antituberculeux de 5 millions de malades ». Mais les besoins sont immenses. « Je vois à nouveau le fossé se creuser entre Nord et Sud. La science progresse, les techniques diagnostiques progressent mais les besoins s’accroissent. (…) Et le Fonds ne pourra sortir de ses problèmes que si le Brésil, la Chine, l’Inde, le Mexique et la République sud-africaine entrent dans la solidarité internationale ».

  • Source : de nos envoyés spéciaux à la 5ème conférence de l’IAS, Le Cap, 19-22 juillet 2009 ; interview de Michel Kazatchkine, 20 juillet 2009 ; ONUSIDA, juillet 2009.

Destination Santé
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