Une sieste et ça repart

05 juin 2014

Non, la sieste n’est ni un signe de fainéantise, ni une régression ! Bien au contraire, ce temps de repos en milieu de journée correspond à un besoin physiologique de l’organisme. Encore faut-il savoir la gérer. En pratique, pour une récupération optimale, elle doit durer entre 10 et 30 minutes. Pas davantage.

Le mot sieste vient du latin sexta (hora), correspondant à la sixième des heures canoniales. Autrement dit, midi. « Elle est physiologique », nous explique le Dr Sylvie Royant-Parola, spécialiste du sommeil et présidente du réseau Morphée. « Nous avons tous un creux de vigilance en milieu de journée. Celui-ci se caractérise notamment par une baisse de notre température corporelle. Une sieste entre 13h et 15h nous permettra donc de restaurer une concentration et une meilleure efficacité, jusqu’au soir ».

Quelle durée ? « Tout dépend en fait de la situation », reprend-elle. « En période d’activité professionnelle par exemple, nous avons besoin d’être synchronisé. La sieste ne doit donc pas modifier la structure du sommeil de la nuit suivante. Par conséquent, elle doit être brève : entre 10 et 20 minutes ».

En revanche, en période de vacances ou en présence d’une dette de sommeil, la sieste va permettre de compléter la nuit. « Dans pareil cas, elle peut s’étaler sur 1h30 », poursuit le Dr Royant-Parola. « De la même façon, avec l’avancée en âge, le sommeil nocturne a tendance à se fractionner. Une sieste un peu plus longue que 20 minutes peut donc s’avérer indispensable ». Elle participe à la récupération musculaire et exerce un rôle non négligeable dans la restructuration des neurones. Un bon point pour la mémoire et la concentration.

Des clés qui tombent… Et si vous craignez ne pas maîtriser la longueur de votre « somme », programmez une alarme. Ou une astuce : assis confortablement, tenez dans vos mains vos clés par exemple. Dès qu’elles tomberont, la fin du dodo aura sonné !

Micro-sieste. Sachez enfin que vous pouvez aussi pratiquer une micro-sieste. Micro, car elle dure de 2 à 3 minutes, pas plus. « Elle peut être efficace quand on lutte farouchement contre le sommeil », explique la spécialiste. En vérité, il s’agit plus d’une période de relaxation que d’un véritable sommeil. Pour essayer, isolez-vous. Relâchez-vous « avant de ressentir cette sensation de reprendre le contrôle de sa vigilance », conclut le Dr Royant-Parola.

  • Source : Interview du Dr Sylvie Royant-Parola, 25 mars 2014

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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