Ski : le syndrome du deuxième jour existe-t-il vraiment ?
20 janvier 2025
Souvent présenté comme une fatalité, le syndrome du deuxième jour renvoie à une fatigue anormale que ressentiraient certains skieurs au lendemain de leur première journée de glisse. Mais ce phénomène trouve-t-il une véritable origine scientifique ?
Courbatures intenses, particulièrement dans les cuisses et les mollets, raideurs musculaires, diminution des réflexes et de l’équilibre… Le syndrome du deuxième jour fait référence à une sensation de fatigue particulièrement intense qui survient le lendemain de la première journée de ski.
Que disent les professionnels de la glisse à propos de ce sujet ? Nicolas Sauvage, directeur technique du Syndicat national des moniteurs du ski français, reconnaît ne « jamais en avoir entendu parler ». Renseignements pris auprès de ses collègues médecins de montagne : « il n’existe pas de source officielle sur la question. »
Un phénomène qui s’explique
Alors pourquoi le syndrome du deuxième jour est-il si souvent cité ? Pour le spécialiste, si le syndrome du deuxième jour tient davantage de la culture populaire, il peut néanmoins s’expliquer facilement. « Vous sortez de la période des fêtes, vous avez repris le travail, vous avez accumulé de la fatigue… Puis, premier jour à la montagne, vous allez vous lâcher : beaucoup skier, manger des raclettes, des fondues… l’organisme n’est peut-être pas préparé à tout cela. Les muscles vont se raidir, vous serez moins réactif, plus fatigué… »
Mais selon lui, le deuxième jour n’a rien à voir là-dedans. « Cela peut très bien survenir le troisième jour. En fait nous constatons beaucoup d’accidents et d’évacuations dès le premier jour. »
Une apparition retardée
En réalité, ce que certains nomment le syndrome du deuxième jour ne serait ni plus ni moins que la manifestation d’un DOMS (Delayed Onset Muscle Soreness ou Douleurs musculaires d’apparition retardée).
Vous l’avez sans doute déjà remarqué, lorsque vous pratiquez une activité ou un sport de façon inhabituelle ou excessive, vous ressentez des courbatures 12 à 48 heures après l’exercice. Des courbatures et de la fatigue qui disparaissent généralement en 2 ou 3 jours. Une situation normale en somme mais qu’il est facile de prévenir en arrivant physiquement bien préparé à la montagne et en étant raisonnable sur la consommation des plats typiques.
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Source : Interview de Nicolas Sauvage, Directeur technique du Syndicat national des moniteurs du ski français
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet