Ski : Pour plus de plaisir, préparez-vous

13 janvier 2010

Les vacances à la montagne ne s’improvisent pas. Explications avec le Président de l’Association des Médecins de montagne, le Dr Jean-Dominique Laporte.

Pourquoi se préparer avant de partir aux sports d’hiver ?

Tout simplement parce qu’il est primordial d’affronter les pistes avec un niveau minimum de condition physique. Et l’idéal reste d’adapter sa préparation à son état de départ. La préparation est donc nécessaire, mais elle n’est pas la même pour tous. Les uns auront surtout besoin de s’assouplir, les autres de se remuscler et enfin certains devront veiller à une remise en forme cardiovasculaire.

En règle générale et pour les moins sportifs qui vont pratiquer du ski alpin ou du snowboard, il est impératif qu’ils procèdent à un renforcement musculaire des membres inférieurs. Et ceci un mois avant le départ. Les exercices ? C’est tout simple : la marche à pied, la montée/descente d’escaliers et l’exercice de la chaise. Autrement dit, vous vous mettez dos au mur et vous descendez vos fesses de manière à ce que vos cuisses soient parallèles au sol, comme si vous étiez assis sur une chaise. Tous ces exercices vous permettront d’arriver en excellente condition. Cet entraînement permet aussi grâce au renforcement musculaire des muscles ischio-jambiers, de protéger vos genoux d’une éventuelle rupture de ligaments.

Quels conseils donner aux malades chroniques ?

Notre principale préoccupation concerne les cardiaques qui s’ignorent. Ceux qui, sédentaires, ont une hygiène de vie défaillante et dont la maladie va être découverte en altitude. Avec la clef parfois, de véritables drames. Ensuite chez les patients hypertendus, à partir du moment où leur hypertension est bien équilibrée, il n y a aucun problème. Si en revanche, ils présentent une tension mal équilibrée, ils risquent d’être victimes d’une décompensation en altitude. Même constat pour les insuffisants cardiaques et les victimes d’un syndrome coronarien. Tous ces patients doivent obtenir l’accord de leur médecin avant de se rendre en altitude.

Les asthmatiques, quant à eux, ne posent pratiquement aucun problème. La seule contrainte, c’est qu’ils doivent avoir en permanence leur traitement avec eux. Car le froid peut déclencher une crise d’asthme. Or sur les pistes, ce type d’accident peut vite tourner à la panique avec des conséquences parfois dramatiques. Encore une fois, chaque asthmatique doit emmener son traitement avec lui toute la journée. Enfin les insuffisants respiratoires doivent impérativement consulter leur médecin traitant avant de partir.

Que faire et ne pas faire le premier jour ?

Si on n’est pas sportif, je conseille de commencer par une piste facile et à son rythme. Avant de partir le matin, il est essentiel de prendre un bon petit déjeuner complet et de prendre son temps. Ensuite place à l’échauffement, une étape qu’il ne faut surtout pas oublier. Concrètement, il sera fondé sur le travail des membres inférieurs : flexion/extension, petits sauts sur place. Le soir enfin – et ceci vaut pour tous les jours de la semaine – il est impératif de bien s’hydrater pour récupérer. Moins un skieur est entraîné plus il doit faire attention à bien s’hydrater et à bien s’échauffer.

Quels sont les signes de fatigue ?

Si vous avez la sensation que vos quadriceps – ce sont les muscles les plus volumineux du corps, situés sur le devant des cuisses, n.d.l.r. – vous brûlent, c’est une bonne alerte. Cela signifie que vous avez une accumulation de toxines dans les muscles. Dans ce cas, il est conseillé de s’arrêter, de faire une pause, en buvant un chocolat chaud ou en s’hydratant avec de l’eau. Puis de renter doucement et à son rythme à la station.

Quels sont les principaux risques liés au froid ?

Avec les vêtements modernes, la protection contre le froid est très efficace. En règle générale il est préférable qu’un skieur ou un randonneur opte pour des vêtements amples plutôt que serrés, collés à la peau. Car la meilleure isolation, c’est l’air. Concrètement, cela signifie qu’un tee-shirt recouvert d’un pull en laine constituere une bien meilleure protection qu’une superposition de couches, de tee-shirts par exemple. Sur le pull, optez pour un anorak dans un tissu de style gore-tex, ou toute autre matière qui laisse passer l’air. Même principe pour les chaussettes : préférez-les larges, plutôt que très serrées. Pour les enfants, l’idéal reste la combinaison. Elle couvre le corps de façon uniforme. Choisissez également une paire de gants avec de gros soufflets, pour couvrir en partie les avant-bras. Trop souvent la paire de gants, trop petite ou mal ajustée, ne couvre pas l’avant bras et laisse apparaître la peau. L’enfant est alors exposé à des problèmes de gelures. Il faut bien veiller à cela.

  • Source : Interview Dr Jean-Dominique Laporte – 5 novembre 2009

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