Sodas light, sucrettes, yaourts… Les édulcorants favoriseraient le risque de cancer
24 mars 2022
Aspartame, saccharine ou acésulfame-K. Autant d’édulcorants utilisés pour contrer les effets délétères du sucre traditionnel. Mais selon des chercheurs français, ces produits ne sont pas sans danger. Leur consommation serait associée à un risque accru de cancer !
On ne compte plus les produits enrichis en édulcorants artificiels. Objectif pour l’industrie alimentaire : remplacer le sucre traditionnel. Et pour le consommateur : réduire le risque de prise de poids, de troubles cardiométaboliques ou de caries dentaires, tout en gardant le goût sucré.
Parmi les plus connus, citons par exemple l’aspartame. Comme le rappelle l’Inserm, « sa valeur énergétique est similaire à celle du sucre mais son pouvoir sucrant est 200 fois plus élevé, ce qui signifie qu’une quantité beaucoup plus faible d’aspartame est nécessaire pour obtenir un goût comparable ».
Une consommation… pas sans risques
Sur le papier, ces édulcorants ont tout de l’additif parfait. Mais qu’en est-il dans les faits ? Car depuis de nombreuses années, leur innocuité fait débat. Si du côté de la Fondation contre le cancer en Belgique, on explique qu’« aucun effet cancérigène n’a jamais été établi pour l’aspartame ou le stévia (…) mais qu’il a pu être constaté chez les animaux, dans le cas d’une consommation de très fortes doses d’acésulfame-K, de cyclamate et de saccharine », de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer de potentiels effets délétères.
C’est donc pour en savoir plus qu’une équipe française s’est intéressée à cette consommation et à un éventuel risque de développer un cancer. Pour cela, les chercheurs se sont appuyés sur les données de plus de 100 000 adultes participants à l’étude NutriNet-Santé.
Les participants ont eux-mêmes renseigné leurs antécédents médicaux ainsi que leurs habitudes quotidiennes, comme leur niveau d’activité physique ou bien encore leur alimentation. Après avoir pris en compte certains facteurs confondants (âge, le sexe, tabagisme, indice de masse corporelle, antécédents familiaux de cancer…), les scientifiques ont constaté que, comparés aux non-consommateurs, « les personnes qui consommaient le plus d’édulcorants, en particulier d’aspartame et d’acésulfame-K, avaient un risque plus élevé de développer un cancer, tous types de cancers confondus. Des risques plus élevés ont été observés pour le cancer du sein et les cancers liés à l’obésité. »
« Ces résultats ne soutiennent pas l’utilisation d’édulcorants en tant qu’alternatives sûres au sucre et fournissent de nouvelles informations pour répondre aux controverses sur leurs potentiels effets néfastes sur la santé », alertent les auteurs. Ils fournissent surtout des données importantes pour la réévaluation de ces produits par les différentes agences sanitaires.
*Inserm, INRAE, Université Sorbonne Paris Nord et du Cnam