Sommeil paradoxal : des rêves mais pas seulement…
03 janvier 2019
Image Point Fr/Shutterstock.com
Techniques innovantes à l’appui, des chercheurs français de l’Inserm ont exploré les tréfonds du cerveau de rats, au cours du sommeil. Ils y ont observé une forte augmentation du débit sanguin durant la phase de sommeil paradoxal. A la clé, des implications potentielles pour mieux comprendre la survenue des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et de l’épilepsie.
Le sommeil paradoxal est surtout connu pour être la période de nos nuits impliquée dans les rêves. Pour aller plus loin, une équipe française de l’Inserm (unité 979 Physique des ondes pour la Médecine – Institut Langevin, Paris) s’est penché sur les variations des flux sanguins liés à l’activité neuronale dans le cerveau de rats. Et ce, durant leur sommeil et en mouvement.
Cette phase de sommeil paradoxal semble associée à une hyperactivité vasculaire, caractérisée notamment par ce que les chercheurs appellent des « poussées vasculaires ». Lesquelles peuvent durer de 5 à 30 secondes. Les scientifiques sont également parvenus à identifier un signal électrique « caractéristique de ces pics d’augmentation du débit sanguin », précisément au niveau de l’hippocampe. Antoine Bergel, co-auteur de ce travail, souligne que cette « information est cruciale car elle permet de cibler des régions du cerveau très précises potentiellement impliquées dans la genèse de ces événements vasculaires intenses ».
Du rat, à l’homme…
Reste désormais aux scientifiques à gérer la délicate transition de l’animale à l’homme. Lors de leur étude, ils ont en effet exploité une technologie innovante d’imagerie par ultrasons ultrarapides qui semble, pour l’heure, difficile à appliquer chez l’être humain adulte. Il n’empêche qu’à terme leurs résultats « représentent une avancée majeure pour la compréhension du couplage entre activité électrique et vasculaire, un phénomène impliqué dans nombre de pathologies humaines comme les AVC ou l’épilepsie) ».
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Source : INSERM, 19 décembre 2018 - Nature Communications, V°9, Article n°5364 (2018)
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Ecrit par : David Picot – Edité par : Vincent Roche