SOS Œil : consultez sans rendez-vous pour une urgence
24 février 2020
Africa Studio/shutterstock.com
A Paris, un centre d’ophtalmologie propose des consultations sans rendez-vous, pour les prises en charge relevant de l’urgence. Cette solution concrète vient désengorger les hôpitaux et répond au manque de spécialistes.
Depuis septembre 2019, le centre SOS Œil accueille les patients victimes d’un trouble ophtalmique urgent. Ce cabinet est ouvert du lundi au samedi de 8h à 22h (10h à 19h les dimanches et jours fériés). A l’origine, deux ophtalmologistes : les Drs Jaillant et N’Kosi.
Pour un accès aux soins dignes de ce nom, les consultations n’entraînent pas de dépassement d’honoraire (secteur 1). Un succès : en 5 mois, 10 000 patients ont été pris en charge dans l’établissement.
SOS Œil est situé au « nord-ouest de la capitale, un territoire qui ne propose aucun service d’urgence ophtalmologique », détaille le Dr Jaillant. « Les services hospitaliers classiques assurent une médecine d’excellente qualité mais comme chacun sait, ils souffrent d’un engorgement lié à une demande toujours croissante. Notre premier objectif est de contribuer à les désengorger », explique le Dr Romain Jaillant.
Les motifs de prise en charge relèvent principalement de « conjonctivites infectieuses, chalazions, orgelets, abcès de cornée, hémorragies oculaires, kératites, décollement de rétine, traumatismes oculaires ou encore migraines ophtalmiques ». Autant de troubles pouvant nécessiter un traitement en urgence, mais qui restent bénins et « ne relèvent pas d’une pathologie vitale », détaille le Dr N’Kosi. SOS Œil est aussi équipé pour prendre en charge des atteintes plus graves. Et la structure est attenante à la Clinique du Parc Monceau : le transfert du patient y est donc possible en cas de besoin.
En moyenne, les patients attendent 30 minutes, 1h au maximum. Parfois, il n’y a aucun délai pour être pris en charge. Dans tous les cas, « ce délai est disponible en temps réel sur notre site internet. Après la consultation, nous ré-adressons systématiquement les patients à leur médecin spécialiste habituel ».
Ailleurs en France
Cette belle initiative parisienne pourrait faire des petits partout dans l’Hexagone pour assurer une meilleure couverture des soins ophtalmiques. L’enjeu est double : désengorger les urgences hospitalières et pallier les carences en médecins spécialistes liées à démographie médicale.
Et là aussi il y a urgence : le nombre des ophtalmologistes reste insuffisant pour assurer le renouvellement des praticiens indispensables aux soins oculaires des Français. En 2019, le nombre de places sur les bancs de médecine en ophtalmologie était de 152 postes, contre 242 nécessaires. Selon le Syndicat National des Ophtalmologistes de France (SNOF), « près d’un ophtalmologiste sur deux n’est pas remplacé lors de son départ à la retraite, et 2 500 devraient arrêter leur activité dans les dix ans ».
A noter : L’ophtalmologie est considérée comme la spécialité la plus touchée par la pénurie de médecins. Selon le SNOF toujours, 42% des nouveaux praticiens inscrits au Conseil de l’Ordre exerçant en France ont un diplôme étranger.
-
Source : SOS Œil, le 6 février 2020 - Syndicat National des Ophtalmologistes de France (SNOF), juin 2019
-
Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet