Soulager la douleur… sans abîmer l’estomac

07 juillet 2002

Depuis les années 70, les AINS (Anti-inflammatoires Non stéroïdiens) ont représenté une petite révolution dans la prise en charge des douleurs d’origine inflammatoire, en particulier celles liées à l’arthrose. Ces médicaments agissent de façon remarquablement efficace en inhibant une enzyme présente sur la membrane cellulaire, la cyclo-oxygénase à qui les spécialistes ont donné un joli surnom : Cox…

Mais ces médicaments efficaces sont souvent mal supportés par l’estomac. D’autant qu’ils sont pris au long cours. On ne compte plus les ulcères, hémorragies et perforations dont ils sont coupables. Aux Etats-Unis, les AINS classiques provoquent davantage de décès que le SIDA ! Chaque année, 16 500 morts ! En France et en Grande-Bretagne, les estimations tournent autour de 2 000 morts. Des morts indues… qu’on peut aujourd’hui éviter.

Des chercheurs se sont en effet aperçus, au début des années 90, qu’il y avait en réalité deux sortes de cyclo-oxygénases, la Cox-1 et la Cox-2, semblables à Dr Jekill et Mr Hyde. La Cox-1 a pour fonction de protéger la muqueuse gastrique, tandis que l’affreuse Cox-2 provoque les phénomènes inflammatoires. Quand des médicaments capables d’inhiber la Cox-2 en laissant la Cox-1 faire son travail de protection ont été mis au point, la sécurité a fait un grand progrès.

Ces molécules existent aujourd’hui. Elles composent une classe dont les membres sont très différents, en efficacité comme en sécurité, ainsi que vient de le démontrer la récente polémique qui a entouré le celebrex. Plus que jamais, il appartient au médecin de décider cas par cas, en fonction des expertises auxquelles il a accès, de la molécule à laquelle accorder sa confiance.

  • Source : Rheumatology Vol 41, Sup 01/04/2001

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