Spondyloarthrite : reconnaître les symptômes
01 juillet 2013
Vous êtes réveillé en fin de nuit par des douleurs dans le dos ou bien au niveau des reins ? Vous vous sentez comme « rouillé » au lever ? Si tel est le cas, consultez votre médecin traitant qui pourra vous conseillera peut-être d’aller voir un rhumatologue. Ce sont là deux signes révélateurs d’une spondylarthrite ankylosante, ou plutôt d’une spondyloarthrite axiale comme on l’appelle maintenant. Pour le Pr Philippe Goupille, rhumatologue au CHU Trousseau de Tours, « C’est une maladie dont le diagnostic est simple… à condition d’y penser ». Ce qui est encore loin d’être toujours le cas en France. Il s’écoulerait en effet de 7 à 10 ans en moyenne entre l’apparition des premiers symptômes et le diagnostic !
Les spondyloarthrites ne sont pas des maladies nouvelles. Simplement, « les terminologies ont très récemment évolué, si bien que nous parlons désormais de spondyloarthrites, et non plus de spondylarthrites, » explique le Pr Goupille. D’une manière générale, ces affections regroupent des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elles ciblent les articulations de la colonne vertébrale, du bassin voire du thorax, du genou ou de la hanche. « On parle alors de spondyloarthrites axiales », enchaîne notre spécialiste. Progressivement, les articulations de la colonne vertébrale se dégradent. Elles peuvent alors se déformer, et un enraidissement progressif (l’ankylose) s’installe.
Outre les formes axiales de spondyloarthrite, la maladie peut aussi entraîner des atteintes périphériques. Elles touchent les yeux, la peau ou l’intestin. D’après la haute Autorité de Santé (HAS), l’ensemble de ces affections frappent 180 000 patients en France. « Nous avons donc affaire à des pathologies fréquentes », glisse le Pr Goupille.
Ne manquez pas les signes d’alerte. Les premiers symptômes surviennent généralement… entre 20 et 40 ans. « Elle est légèrement plus fréquente chez la femme », précis-t-il. Elle débute souvent par un mal de dos. Mais pas un mal de dos comme les autres. Pour Philippe Goupille, « certains symptômes doivent vraiment alerter. C’est le cas :
- de douleurs qui surviennent volontiers la nuit, vers 2 ou 3 heures du matin et qui ne sont pas calmées par le repos;
- d’une sensation de raideur au réveil. Elle dure plus de 30 minutes, et plusieurs heures chez certains malades». C’est pourquoi beaucoup d’entre eux ne peuvent commencer leur journée sans un dérouillage. L’objectif est alors de retrouver de la mobilité et un semblant de souplesse au niveau notamment de la colonne vertébrale et du bassin ;
- de douleurs aux fesses et/ou au bassin.
Un diagnostic simple mais… « Le plus important est de ne pas négliger ces symptômes et de consulter son médecin », insiste le Philippe Goupille. Le diagnostic est surtout suspecté à l’interrogatoire ».
Ensuite, la confirmation n’est pas si simple. « Nous prescrivons en premier lieu une radiographie sacro-iliaque pour voir s’il y a une atteinte de l’articulation entre le bassin et le bas de la colonne vertébrale. Or, l’inflammation peut aussi ne pas être visible. Dans ce cas, place à l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Mais là encore, dans une proportion non négligeable de cas, les atteintes ne sont pas forcément visibles, ce qui peut compliquer la prise en charge». D’où l’importance d’améliorer le diagnostic de ces formes invisibles à la radiographie.
Aller plus loin : La prise en charge de votre spondylarthrite – Vivre avec une spondylarthrite (Guide HAS – décembre 2008). Egalement, l’Association France Spondylarthrites (AFS) au 05 55 21 61 49 et sur http://www.spondylarthrite.org/.
Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
-
Source : Interview du Pr Philippe Goupille, 7 juin 2013 – Haute Autorité de Santé, La prise en charge de votre spondylarthrite – Vivre avec une spondylarthrite, décembre 2008