Sport et diabète de type 1 : l’anticipation avant tout
23 avril 2018
Eakachai Leesin/shutterstock.com
Souffrir d’un diabète de type 1 est associé à des contraintes au quotidien. Alors est-il possible de pratiquer un sport malgré cela ? La réponse est oui. D’ailleurs, l’activité physique est largement recommandée par les spécialistes. Mais avec quelques précautions à respecter pour éviter hypo et hyperglycémie. Le point avec le Dr Sophie Borot, diabétologue au CHU de Besançon.
« Nous recommandons une activité physique régulière aux diabétiques, comme à tout un chacun », rappelle d’abord le Dr Borot. Et ce à partir du plus jeune âge. Toutefois, si l’on souffre d’un diabète de type 1, certaines précautions sont nécessaires.
Deux risques obligent les patients concernés à prendre quelques précautions lors de leur pratique sportive : l’hypoglycémie et l’hyperglycémie. Au quotidien, « le diabétique de type 1 est un peu comme un funambule, marchant sur un fil situé entre ces deux états », explique la spécialiste. Cette réalité est encore plus vraie lorsque le patient produit un effort physique.
Comment procéder pour éviter l’hypoglycémie?
L’hypoglycémie constitue le risque principal pour le diabétique de type 1. « Elle survient très rapidement dès que le patient produit un effort prolongé », explique le Dr Sophie Borot. « En moyenne, il perd 0,7g de glucose par litre de sang en une demi-heure de footing. Et ce alors qu’il doit se placer dans une fourchette entre 0,8 et 2,5g/l de sang. »
Pour contrer ce phénomène et être en capacité de mener à bien une course à pied ou une séance de vélo, il existe plusieurs techniques. Mais toutes ont un point commun : l’anticipation. « Le sportif diabétique doit prévoir au moins 3 heures à l’avance une séance de course, de vélo ou autre activité aérobie », recommande le Dr Borot. Ainsi il peut « réduire la dose d’insuline active injectée en fonction ». Par exemple, « il peut baisser de 50 à 80% sa dose d’insuline après le dernier repas ». Objectif, « avoir le moins possible d’insuline active dans le corps ».
Ne risque-t-il pas alors l’hyperglycémie ? « Bien entendu le risque existe mais dès qu’il va commencer à courir, ça va baisser », rassure-t-elle. Et il aura alors une marge de sécurité pour éviter l’hypoglycémie. « En temps normal, la glycémie ne doit pas dépasser 1g/litre de sang. Mais au début d’une séance de sport, il faut qu’elle soit entre 1,8 et 2 pour avoir de la marge par rapport à l’inévitable chute glycémique ».
Autre possibilité, « si la séance a lieu en fin matinée ou d’après-midi, à distance des repas, il suffit de réduire le débit d’insuline basale ¾ d’h avant le début de l’activité », conseille Sophie Borot. Mais cette option n’est possible que pour les patients sous pompe à insuline.
Conseils de sécurité
Quoi qu’il en soit, « évitez de partir seul », recommande Sophie Borot. Et si vous le faites quand même, « emportez toujours un téléphone portable, de quoi vous resucrer en quantité suffisante et de l’insuline au cas où ».
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Source : interview du Dr Sophie Borot, diabétologue au CHU de Besançon, 17 avril 2018
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet