Sport et dopage : quels impacts sanitaires chez les amateurs ?

21 juin 2012

Chaque jour en France, deux personnes meurent subitement sur un terrain de sport ! Soit environ 800 par an. Dans huit cas sur dix (78%), l’origine de ces décès reste indéterminée. Des comportements dopants sont-ils en cause ? Si oui dans quelle mesure ? Dans un nouveau rapport, l’Académie nationale de médecine demande que tout décès de ce type soit « obligatoirement suivi d’une autopsie ». Elle plaide également en faveur d’un renforcement de la lutte anti-dopage.

« Le dopage représente un danger pour la santé publique, notamment auprès des jeunes », expliquent les Académiciens. Les sportifs professionnels sont particulièrement surveillés mais le fléau n’épargne pas pour autant les amateurs.

« L’impact du dopage chez (ces derniers) est moins connu », confirme l’Académie. Elle cite toutefois plusieurs études selon lesquelles la prévalence du dopage chez l’adulte était comprise entre 5% et 15% !

Développer la prévention

Elle fait également référence à un travail belge dont les résultats font froid dans le dos : en 2001, à une époque où les échanges sur Internet n’étaient pas aussi denses qu’aujourd’hui, 8% des 14-18 ans avaient recours à des hormones de croissance. « Ils les achetaient sur des sites web et se les faisaient livrer à domicile » !

Parmi les mesures préconisées, l’Académie nationale de médecine demande donc :
– Le développement en France, d’une « politique volontariste de prévention du dopage ». Avec notamment la « ré-introduction dans le Code de Santé publique, des articles du Code du Sport se référant à la lutte contre le dopage et à la protection de la santé du sportif » ;
– La mise en place d’un observatoire des accidents et des complications liés au dopage. Et par voie de conséquence, que « tout décès sur un terrain de sport soit obligatoirement suivi d’une autopsie comportant un examen anatomo-pathologique, toxicologique et génétique » ;
– Le développement d’une véritable politique de recherche, notamment au niveau épidémiologique. L’objectif étant d’évaluer « l’étendue du fléau et ses implications sanitaires » ;
– La mise en œuvre d’une formation approfondie concernant le dopage, ses méthodes et ses risques. Elle ciblerait particulièrement les éducateurs sportifs mais aussi les professionnels de santé.

Aller plus loin :

– Téléchargez le rapport intitulé Sport et dopage : un danger pour la santé publique ;
– Visitez le site de l’Agence française de lutte contre le Dopage (AFLD) : https://www.afld.fr/. Et particulièrement les Recommandations aux sportifs ;
– Téléchargez la liste des substances interdites ;
– Lisez les 10 règles d’or pour prévenir la mort subite du sportif.

  • Source : Académie nationale de médecine, 20 juin 2012

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