Sport : la crampe ou quand le muscle dit stop !

05 avril 2024

Elle survient au cours de l’effort, sans que ses causes ne soient parfaitement identifiées. Saisissante, la crampe entraîne aussitôt l’arrêt de l’activité ! En attendant « qu’elle ne passe » ?

Qu’est-ce qu’une crampe ?

La crampe correspond à un spasme musculaire, c’est-à-dire la contraction involontaire, brusque et transitoire d’un muscle ou d’un groupe musculaire, le plus souvent de courte durée. Elle peut se manifester au cours d’un exercice physique ou même au repos, comme au beau milieu de la nuit par exemple. Le froid est également susceptible de la favoriser. Elle peut concerner les muscles dits ‘squelettiques’ (mollets, cuisses, etc.) comme les muscles viscéraux : intestinaux, gastriques, utérins…

La crampe, fréquente lors d’un effort 

En matière d’exercice physique, « sa prévalence a été rapportée jusqu’à 70 % dans des groupes de sportifs d’endurance prolongée (marathoniens et triathlètes) », relaient les médecins suisses Jean-Louis Ziltener et Sandra Leal. Il s’agit donc d’un problème très courant en médecine sportive.

Quand surviennent-elles ?

A l’effort, la crampe se manifeste sur un muscle généralement fatigué. Si sa survenue paraît multifactorielle, plusieurs causes peuvent l’expliquer :

  • Chez le sportif peu entraîné qui réalise un exercice intense. L’effort bref et violent engendre une crampe qui disparaît rapidement avec la mise au repos ;
  • chez le sportif qui est au contraire surentraîné, dans un contexte d’« inadaptations cardio-respiratoire et musculaire à l’effort », précisent les médecins suisses ;
  • en présence d’une déshydratation ? Même si le sujet apparaît largement débattu, il semble qu’un déséquilibre en eau et sels minéraux des cellules musculaires et une perturbation de la commande nerveuse jouent un rôle dans le déclenchement du processus;
  • en présence d’une altération du contrôle neuromusculaire due par exemple à une hyperexcitabilité des motoneurones au niveau spinal. Autrement dit, les neurones « qui acheminent les ordres de motricité, sous forme d’influx nerveux, du cerveau et de la moelle épinière vers les muscles qui effectuent le mouvement commandé», rapporte l’association AFM Téléthon ;
  • en présence d’antécédents de dommages musculaires : les crampes seraient ainsi plus fréquentes chez les personnes qui ont déjà été victimes de contractions ou de blessures musculaires ;
  • Lorsqu’un individu effectue un exercice à une intensité particulièrement élevée par rapport à son niveau d’entrainement.

Que faire ?

Cessez sans attendre l’effort puis étirez le muscle en question pour faire passer la crampe. Se réhydrater peut s’avérer important après un effort physique ! Un dernier point : ne comptez pas sur les traitements à base de magnésium censés notamment « prévenir les crampes ». Leur efficacité n’a pas été démontrée !

  • Source : Dictionnaire de l’Académie nationale de Médecine – AFM Téléthon. Sites consultés le 3 avril 2024 - Ziltener, J., Leal, S., Les crampes musculaires associées à l’effort, Rev Med Suisse, 2006/074 (Vol.2), p. 1787–1791. - Les crampes musculaires. Manuele Ferrini. Swiss Olympic Medical Center. Juin 2018

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Vincent Roche

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