Sport : les Françaises ne bougent pas assez
09 juin 2020
L’intérêt du sport pour la santé n’est plus à démontrer. Pourtant, selon Santé publique France, les niveaux de sédentarité dans la population française sont encore trop élevés, particulièrement chez les femmes.
Le manque d’activité physique et la sédentarité sont des facteurs de risque majeurs des maladies non transmissibles, maladies cardiovasculaires et cancers. Les recommandations actuelles de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont très précises et pourraient se résumer par au moins une heure par jour d’activités physiques dynamiques pour les enfants et au moins 30 minutes pour les adultes.
Il y a plus de 10 ans, l’inactivité physique, c’est-à-dire des niveaux d’activités inférieurs aux recommandations, représentaient le quatrième facteur de risque des maladies non transmissibles. Elle était ainsi responsable de 6% des maladies coronariennes, 7% du diabète de type 2, 10% des cancers du sein, 10% des cancers du côlon…
Les femmes moins actives
Alors comment les choses ont-elles évolué depuis ? En 2006-2007, le pourcentage d’adultes respectant les recommandations en matière d’activité physique était similaire chez les hommes et chez les femmes (environ 6 adultes sur 10). Mais pour la période 2014-2016, ce n’est plus le cas. La proportion d’hommes physiquement actifs a augmenté de 10% tandis que celle des femmes a chuté de près de 16% !
Parallèlement, la proportion d’adultes passant 3 heures ou plus par jour devant un écran était de 53,2% en 2006-2007 alors qu’elle atteignait 80,1% en 2014-2016.
Pas assez de temps et de motivation
Pour ce qui est des raisons d’une telle différence de pratique entre les sexes, Santé publique France n’y fait pas mention. Mais une étude conduite en 2019 par l’association Attitude Prévention et l’institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport décrivait déjà ce décalage. Il ressortait alors que près de 7 femmes sur 10 sous-estimaient les risques qu’induit la sédentarité sur la santé. Par ailleurs, pour les femmes ne pratiquant pas d’activité physique, les principaux freins relatifs au contexte professionnel étaient les contraintes horaires et la disponibilité de l’offre. Dans la sphère privée, la principale raison de la non-pratique était le manque de motivation, le manque de temps et le coût.
Notons enfin que selon les résultats de l’étude Esteban de Santé publique France, chez les enfants et adolescents, en 2014-2016, la moitié des garçons et un tiers des filles atteignaient les recommandations en matière d’activité physique. Les enfants les plus jeunes étaient les plus actifs, l’activité physique diminuant considérablement passé l’âge de 10 ans. Une statistique toujours marquée par les inégalités sociales.