Sport : ne prenez pas la visite d’aptitude à la légère
19 septembre 2012
« La visite d’aptitude du sportif, c’est du sérieux » nous explique le Dr Alain Simon, médecin du sport à Paris. « Elle doit surtout, être l’occasion d’un véritable inventaire de santé ». Et lorsqu’il est fait selon les règles de l’art, cet examen va bien au-delà d’un bilan cardiologique et d’une anamnèse, cette démarche fondée sur un interrogatoire approfondi visant à connaître les antécédents médicaux.
Vous souhaitez vous inscrire dans un club de handball ou de tennis, ou participer à votre premier semi-marathon ? Depuis la Loi Buffet de 1999, la délivrance d’un certificat de non contre-indication (CNCI) au sport est obligatoire. Valable un an, il doit vous prémunir contre toute pratique risquée.
Spécialiste en médecine physique et réadaptation, le Dr Alain Simon insiste sur l’importance de cette visite d’aptitude du sportif. Elle sera d’ailleurs l’objet de toute une conférence lors des prochaines Journées internationales de Médecine du Sport (JIMS). Organisé tous les deux ans, cet événement permet une mise au point des connaissances en cardiologie, en traumatologie et en fait, dans tous les domaines corrélés à la santé et au sport. Cette année, sa dixième édition se déroulera à l’Ile Maurice du 18 au 24 novembre. Des médecins du sport mais aussi des sportifs de haut niveau, y partageront leur expérience.
L’importance de l’interrogatoire. « Qu’il s’agisse des enfants ou des adultes, la visite débute toujours par un interrogatoire approfondi », rappelle le Dr Simon. « Non seulement le patient doit faire part de ses antécédents médicaux (opérations, traitements…) mais aussi de tout ce qu’il ressent, même ce qui lui semble anodin ». Comme des palpitations de temps en temps, lorsqu’il marche ou même sur son canapé…
Incontournable, l’examen cardiologique. « Il permet notamment de mettre en évidence un souffle au cœur qui serait passé inaperçu », poursuit le médecin. Il est souvent basé sur le test de Ruffier-Dickson, qui s’appuie sur des mesures du pouls et de la tension après 30 flexions. « Il est infaillible pour évaluer l’adaptation du cœur à un effort banal ». Ensuite selon les cas, « ce bilan cardiologique peut donner lieu à des examens complémentaires comme un bilan sanguin voire une épreuve d’effort. »
« Ouvrez la bouche… » Outre ces « classiques » de la visite médicale, le Dr Simon insiste sur des points souvent passés au second plan : « ce rendez-vous est aussi l’occasion de dresser un état des lieux des vaccins, et de savoir si le patient est bien à jour. Mais aussi de réaliser un examen de la cavité buccale, à la recherche de caries ». Au même titre que les affections parodontales, elles risquent en effet de provoquer des douleurs et des infections potentiellement graves. C’est pourquoi, il est recommandé de rendre visite à son dentiste une fois par an.
Cette visite d’aptitude est donc loin d’être une formalité. « Elle ne doit pas être prise à la légère, surtout si l’on reprend une activité physique après plusieurs années de sédentarité », répète le Dr Simon. « N’oublions pas que 365 sportifs amateurs décèdent chaque année de mort subite, sur un terrain de sport… », conclut-il.