Sport : rester actif, à l’hôpital !

14 novembre 2016

A l’hôpital de la Conception de Marseille, des patients du service d’hématologie sont invités à… pratiquer le sport en chambre ! A l’image de ceux qui souffrent d’une leucémie aiguë ou en cours d’autogreffe, ils sont en effet encouragés à exercer une activité physique au sein même de leur chambre. Dans quel but ?

Sport en Chambre est le nom d’un programme dit « soignants-soignés-sportifs », lancé par l’équipe du Centre d’Évaluation et du Traitement de la Douleur (CETD) de l’Assistance publique Hôpitaux de Marseille (HP-HM). Une expérience est conduite depuis mars 2016 à l’hôpital de la Conception.

« Auparavant, nous conseillions aux gens atteints d’un cancer de se reposer toute la journée », explique le Dr Stéphanie Ranque-Garnier du CETD. « Maintenant, c’est le contraire : nous les poussons à pratiquer une activité physique adaptée, qui va améliorer leur qualité de vie ». Le concept repose sur celui du sport sur ordonnance, au sein même de l’établissement hospitalier.

Regagner un peu de condition physique

« Dans le service d’hématologie », poursuit sa consœur le Dr Laure Farnault, « nos patients suivis pour des leucémies aiguës ou en cours d’autogreffe passent souvent plusieurs semaines, voire plusieurs mois en chambre isolée. Or le fait de rester hospitalisé pendant des périodes si longues vous déconditionne : physiquement, psychiquement, socialement… La pratique régulière d’une activité physique dans ce contexte permet au patient de prendre une part active à son traitement et limite les risques liés au confinement ».

Les enjeux sont multiples : aider le patient à mieux supporter la toxicité d’une chimiothérapie, atténuer la fatigue, la douleur, améliorer l’humeur et encore la qualité du sommeil. Avec la collaboration de l’association CAMI 13, un éducateur sportif, par ailleurs danseur chorégraphe, est présent sur place deux fois par semaine. Il propose aux patients des activités physiques adaptées à leurs envies, leurs besoins et bien sûr leur condition physique. Dix vélos d’intérieur ont également été installés dans les chambres.

« La fatigue liée au cancer et à ses traitements ressemble à celle d’un état grippal », conclut le Dr Ranque-Garnier. « On a tendance à suivre un ‘comportement maladie’ conduisant à l’inactivité et au repli sur soi, ce qui aggrave encore la fatigue et exacerbe les autres symptômes. C’est un cercle vicieux ».

  • Source : AP-HM, 3 novembre 2016

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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