Sportifs: des « faux dopés »?

20 mai 1997

Et si après tout les six sportifs découverts positifs à la nandrolone, un puissant anabolisant dont l’utilisation est naturellement prohibée par les instances sportives, étaient finalement innocents? On a encore en mémoire l’étrange série de « dopages » détectés ces dernières semaines parmi 4 footballeurs, un judoka et un handballeur. On se souvient aussi de leurs dénégations indignées et des contre-expertises qui ont été ordonnées, avec des résultats pourtant inchangés. Alors sont-ils inconscients ces sportifs, ou victimes… du progrès?

Médecin du sport et expert reconnu, le Dr Jean-Pierre de Mondenard suggère dans Impact Quotidien que ces tests positifs pourraient avoir été dus au progrès des tests de dépistage, qui permettent désormais de détecter des doses extrêmement faibles de stéroïdes anabolisants. Tellement faibles en réalité, qu’elles correspondent à celles que pourrait sécréter naturellement l’organisme d’un athlète de haut niveau, très sollicité par l’entraînement. On s’est en effet aperçu, souligne-t-il ainsi, « que l’homme (produit) naturellement de la nandrolone. Cette notion est désormais parfaitement connue des vingt-six laboratoires agréés (dans le monde) par le C.I.O. ». C’est pourquoi il demande qu’on s’abstienne « de sanctionner les cas faiblement positifs (et qu’on) débute des études permettant de déterminer un seuil de positivité permettant de débusquer sans coup férir les cas de dopage avérés ». L’homme produit naturellement de la nandrolone.

  • Source : Nature, 1998, 391, 761-767

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