Statines : des prescriptions abusives ?

07 janvier 2004

D’après une étude réalisée par la Caisse nationale d’Assurance maladie des Travailleurs salariés (CNAMTS), près de 40% des prescriptions de statines ne seraient pas médicalement justifiées. Les hypolipémiants seraient-ils devenus des médicaments de confort ?

A en croire les résultats du travail mené par l’Assurance maladie sur 4 083 personnes, il semble que cette classe thérapeutique s’inscrive dans la prévention des maladies cardio-vasculaires, à la place – et non consécutivement à – de l’indispensable régime alimentaire, de l’arrêt du tabac et d’un minimum d’exercice physique…

La preuve par les chiffres. Selon l’Assurance maladie, «dans les deux tiers des cas, l’instauration des médicaments hypolipémiants ne tient pas compte des seuils de LDL-cholestérol définis par les experts». En effet 33,1% des 4 000 patients concernés par l’étude n’avaient pas bénéficié d’un dosage du LDL-cholestérol. Un autre tiers (33,8%) présentaient un taux inférieur au seuil de 2,20g/l défini par l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS). Par ailleurs, il semble que les patients ne soient pas suffisamment incités à modifier leurs habitudes de vie. Et dans 53,4% des cas la mise en oeuvre du traitement a été faite sans mise au régime préalable. Quant à l’encouragement à l’arrêt du tabac, il a concerné à peine plus de 30% des patients !

  • Source : CNAM, Panorama du Médecin, N°4915

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