











Accueil » Médecine » Maladies cardiovasculaires » Statines : vraiment utiles après 75 ans ?
© Rob Hyrons/shutterstock.com
Les statines sont des médicaments indiqués pour faire baisser le mauvais cholestérol. « Leur bénéfice est désormais bien établi en “prévention secondaire”, c’est-à-dire pour éviter les récidives après un accident cardiovasculaire. Et ce, quel que soit l’âge des patients », indique l’Inserm. « En revanche, un gros flou persiste concernant l’utilité des statines chez les personnes âgées avec un fort taux de cholestérol traitées en prévention primaire, pour éviter un premier évènement cardiovasculaire. »
Les effets indésirables* associés à cette classe médicamenteuse pourraient se révéler plus fréquents chez les seniors. Et la balance bénéfice-risque être inversée. Les études menées jusqu’à présent sont contradictoires. Ainsi l’une d’elles a récemment montré que chez les personnes ayant stoppé leur traitement, le risque d’hospitalisation était 33% plus important. Une autre a révélé que chez les personnes à risque modéré l’utilisation de statines était associée à un risque d’événement cardiovasculaire diminué de 7% par année d’utilisation. En revanche, chez celles à risque faible, aucun effet n’a été constaté.
Comparer avec un placebo
Pour en avoir le cœur net, il est essentiel de « confirmer ou infirmer ces doutes » par le biais de « vastes essais comparant l’efficacité des statines à celle d’un placebo », estime Éric Bruckert, endocrinologue et chercheur Inserm**. Ainsi, soit on pourrait « arrêter de prescrire inutilement des médicaments à des personnes qui en ont en général déjà̀ beaucoup à prendre pour d’autres maladies » soit « éviter de priver ces patients de médicaments efficaces, sachant qu’ils sont plus à risque d’incidents cardiovasculaires ».
Plusieurs travaux sont en cours mais leurs résultats ne sont pas attendus avant plusieurs années. « En attendant ces données, les médecins appellent les patients âgés de plus de 75 ans prenant régulièrement des statines pour un taux de cholestérol élevé à ne pas interrompre leur traitement », conclut l’Inserm.
*troubles musculaires (douleurs ou crampes musculaires), hépatiques et digestifs, insomnies, maux de tête…
**dans l’Unité de recherche sur les maladies cardiovasculaires du métabolisme et de la nutrition, à Paris
Source : Inserm, 28 juin 2020
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
Recevez chaque jour par e-mail les dernières actualités santé.