Le stérilet protègerait-il du cancer du col de l’utérus ?

08 novembre 2017

Selon des chercheurs californiens, porter un stérilet réduit d’un tiers le risque de développer un cancer du col de l’utérus. Ce dispositif intra-utérin limiterait-il la survenue d’infections liées au papillomavirus ?

En 2016, l’équipe du Pr Victoria Cortessis* (Université de Californie) a analysé 16 études regroupant 16 000 femmes du monde entier. Résultats, le port d’un dispositif intra-utérin (DIU) réduit d’un tiers le risque de développer un cancer du col de l’utérus, 3ème cancer en termes d’incidence chez la femme. « L’accès au stérilet hormonal n’est pas accessible partout dans le monde », précise le Pr Cortessis. « La majorité des femmes portaient un stérilet non hormonal. »

« Ces résultats sont impressionnants », note le Pr Cortessis. « Le lien entre le contrôle du risque de cancer et cette contraception a beaucoup d’impact pour la population féminine. » D’autant que l’incidence du cancer du col de l’utérus ne cesse d’augmenter à l’échelle planétaire. « Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 528 000 diagnostics et 266 000 décès ont été rapportés en 2012. » Selon les estimations, plus de 756 000 nouveaux cas et 416 000 décès surviendront en 2035. Cette étude sur l’effet protecteur du stérilet est publiée « alors que les femmes entrant dans la période à risque (génération 30-60 ans) sont de plus en plus nombreuses ».

Des études à poursuivre

Mais alors, les gynécologues pourront-ils recommander le port d’un stérilet en prévention du cancer du col de l’utérus ? « Nous n’en sommes pas encore là », mais l’espoir est permis dans les années à venir. Pour ce faire, « nous devons étudier le mécanisme d’action induit par le stérilet. Pour certains chercheurs, le DIU agit sur la réponse immunitaire et diminue le risque d’infections du col de l’utérus ». Autre hypothèse, « l’élimination des cellules cervicales infectées par le virus HPV ou les modifications précancéreuses, lors de la pose du stérilet ».

*Clinical preventive medicine at the Keck School

  • Source : Obstetrics & Gynecology, le 7 novembre 2017

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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