Stérilisation : 30 000 Françaises sautent le pas, chaque année
15 février 2008
Depuis la loi du 4 juillet 2001, la stérilisation féminine est autorisée en France dans un but contraceptif. C’est évidemment un choix déterminant, dans la mesure où il implique le renoncement à une future maternité. Pour éviter une décision trop précipitée, la patiente bénéficie donc d’un délai de réflexion de 4 mois avant l’intervention. Focus sur les deux techniques pratiquées en France.
« Les femmes qui choisissent la stérilisation ont en moyenne 35 ans », précise le Dr Aubert Agostini, gynécologue-obstétricien à l’hôpital de la Conception de Marseille. « Leurs motifs sont de deux ordres. Le premier est médical, s’agissant de patientes chez qui une contraception classique est médicalement déconseillée. Mais de manière générale, les demandes viennent de femmes qui ont déjà réalisé leur désir de maternité et ne veulent plus être contraintes par une contraception. »
Le 31 octobre 2007, la Haute Autorité de Santé (HAS) a reconnu la technique Essure comme méthode de stérilisation permanente. Celle-ci est « susceptible d’être proposée comme technique de stérilisation en première intention, chez la femme autour de 40 ans n’ayant plus de désir de maternité ».
Pas besoin d’anesthésie générale
Cette technique repose sur l’insertion dans chaque trompe d’un micro-implant. Elle se fait par les voies naturelles. Cet implant est une sorte de petit ressort qui, une fois libéré, prend la forme de la trompe. A l’intérieur de l’implant, des fibres de polyéthylène vont boucher définitivement les trompes au bout de trois mois. Pendant ces trois mois, le recours à une contraception classique reste nécessaire. Au terme de cette période, un contrôle radio obligatoire vérifie le bon positionnement des implants. « Cette technique se pratique sans anesthésie générale et en ambulatoire. La patiente ne reste que quelques heures en milieu hospitalier, et elle peut reprendre une activité normale dès le lendemain », souligne le Dr Agostini.
L’autre technique autorisée en France repose sur la ligature des trompes. C’est un acte chirurgical qui se fait sous cœlioscopie. Dans ce cas, une anesthésie générale, une hospitalisation et un arrêt de travail d’une semaine sont nécessaires. De petites cicatrices abdominales subsistent alors, et le niveau de risque de cette méthode, plus ancienne, serait légèrement plus élevé. La stérilisation en revanche, est immédiate mais apparemment pas toujours définitive. Quelques cas de grossesses obtenues après stérilisation chirurgicale sont en effet connus. « A l’inverse », insiste le Dr Agostini « la stérilisation par voie naturelle est totalement irréversible. Seule solution pour les femmes qui désirent alors un enfant, le recours à une procréation médicale assistée (PMA). » Pour en savoir plus : info-europe@conceptus.com.