Stress et travail : de l’angoisse au… karoshi !
13 novembre 2002
Les conséquences du stress au travail peuvent être multiples : de la simple anxiété à la mort par épuisement, en passant par la dépression ou le suicide.
Certains salariés peuvent également être victimes d’un épuisement professionnel, le syndrome de burn-out ou « consomption ». Sous la pression, les ressources internes en viennent à se consumer, laissant place à un immense vide… alors qu’à l’extérieur tout paraît normal.
Le burn-out se traduit par une fatigue intense et des douleurs diffuses avec des migraines. Le sujet éprouve un sentiment d’inutilité, de « déshumanisation ». Selon Patrick Légeron, psychiatre à l’Hôpital Sainte Anne de Paris et auteur de l’ouvrage le stress au travail (Odile Jacob éd.) il peut y avoir un «détachement émotionnel de plus en plus marqué, allant jusqu’à l’absence d’émotion envers les autres, voire une totale indifférence à leur souffrance.»
D’abord identifié dans des professions d’aide ou de soins – médecins, infirmiers, travailleurs sociaux, policiers ou pompiers… – il s’applique aujourd’hui à d’autres professions à engagement personnel fort. Complication grave du stress professionnel, il est surpassé en gravité par le karoshi.
Lequel se distingue du burn-out par son issue fatale ! Le karoshi, c’est la mort par épuisement. Au Japon chaque année, 10 000 personnes meurent ainsi au travail. Une étude du ministère de la Santé et du Travail japonais a montré qu’un homme sur quatre a travaillé plus de 80 heures supplémentaires au mois de juillet 2002 ! Un niveau de charge qui, d’après le ministère, expose clairement au karoshi.