











Accueil » Médecine » Addictions » Substituts nicotiniques : une efficacité mise en question
Durant 6 ans le Pr Hillel Alpert et son équipe (Université Harvard), ont suivi 787 anciens fumeurs tout juste sevrés. Au début de l’étude en 2001, chaque participant a indiqué s’il avait eu recours pour s’arrêter, à un substitut nicotinique. Si oui, les auteurs se sont également enquis de savoir s’il s’était agi de patch, de chewing-gum, de spray nasal… et durant combien de temps ces derniers avaient été utilisés. Ils ont également vérifié si ces anciens fumeurs avaient ou non, bénéficié de l’aide d’un médecin, spécialisé ou pas dans la prise en charge des addictions. Puis, chaque volontaire a été de nouveau interrogé à 3 reprises, tous les 2 ans.
Résultat, un fumeur sur trois a rechuté. Et surtout parmi ces derniers, Hillel Alpert n’a constaté aucune différence entre ceux qui étaient sous substituts nicotiniques et ceux qui n’avaient rien pris. « Notre travail montre que sur le long terme, ces substituts nicotiniques ne sont pas plus efficaces pour aider les gens à cesser de fumer, que d’essayer seul sans ces traitements ». Il reconnaît certes, que d’autres études ont démontré l’efficacité des patchs et autres gommes à mâcher. Il insiste néanmoins « sur l’importance des études empiriques menées dans la population générale. » Autrement dit, dans la « vraie vie ».
Et si la nicotine n’était pas au cœur de l’addiction ?
L’efficacité des substituts nicotiniques fait régulièrement débat. Par exemple, une étude américaine publiée en novembre 2009 a montré que la combinaison de patch et de pastilles à sucer était plus efficace que l’administration d’un placebo. A long terme, les participants qui avaient opté pour les substituts nicotiniques avaient présenté le taux de rechute le plus faible.
Un an plus tôt en revanche, des chercheurs français du CNRS s’étaient posé la question de savoir si la nicotine était seule, responsable de l’addiction au tabac. Ils avaient notamment montré que d’autres substances présentes dans les produits du tabac – des inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO)- étaient impliquées dans ce processus. Les IMAO on s’en souviendra, ne sont autres qu’une classe de médicaments antidépresseurs… A l’époque déjà, les auteurs avaient trouvé là une explication au fait que « les substituts à la nicotine utilisés dans le sevrage tabagique (soient) inefficaces à long terme ».
Rappelons qu’en France, l’Assurance-maladie prend en charge tous les traitements par substituts nicotiniques. Patch, gomme, pastilles, inhalateurs sont remboursés à hauteur de 50 euros par an et par bénéficiaire. Seule condition : qu’ils soient prescrits par un médecin ou une sage-femme. Pour les femmes enceintes, ce montant a même été porté à 150 euros le 1er septembre 2011.
Aller plus loin :
– Consultez la liste des consultations de tabacologie ;
– Testez votre degré de dépendance au tabac, grâce au test de Fägerstrom ;
– Lisez l’avis formulé en 2006 par la Haute Autorité de Santé (HAS) sur les stratégies thérapeutiques d’aide au sevrage tabagique.
Source : CNRS-Collège de France-INSERM, janvier 2009 - Health Technology Assessment, 2008 :vol.12, Archives of General Psychiatry, 2 novembre 2009 -Tobacco Control, 9 janvier 2012
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