Suicide : des inégalités sociales et territoriales
03 décembre 2014
Chaque année, 11 000 Français mettent fin à leurs jours. ©Phovoir
Le premier rapport de l’Observatoire national du suicide vient d’être remis à Marisol Touraine, ministre en charge de la Santé. En France, un décès sur 50 est un suicide. Les personnes âgées ainsi que les exploitants agricoles semblent davantage concernés. Explications.
Selon l’Observatoire, en 2011 les modes de suicide les plus fréquents sont les pendaisons (53%), les prises de médicaments et autres substances (14%), les armes à feu (14%), et les sauts d’un lieu élevé (7%). Ces modes de décès diffèrent sensiblement selon le sexe. Pour les hommes, la pendaison est à l’origine de 58% des suicides et les armes à feu de 17%. Pour les femmes, la pendaison arrive en première position (37%), suivie de la prise de médicaments et autres substances (28%).
Les agriculteurs exploitants sont deux à trois fois plus touchés par le suicide que les cadres. Autres populations particulièrement vulnérables, les personnes sans activité salariée et les seniors. Les inégalités sociales face au suicide s’accompagnent d’importantes inégalités régionales. Les taux de décès par suicide sont ainsi particulièrement élevés en Bretagne, Basse-Normandie, Nord- Pas-de-Calais et Champagne-Ardenne. Des régions relativement pauvres. Les régions Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes et Alsace enregistrent au contraire les taux les plus bas.
Rappelons que pour l’ensemble des 28 pays de l’Union européenne, le taux standardisé de décès par suicide s’élevait à 12 pour 100 000 habitants en 2010. La France métropolitaine, avec un taux de 18, se situe parmi les pays ayant un taux élevé, après la Finlande, la Belgique et la plupart des pays de l’Est.
Aller plus loin : Consultez le rapport de l’Observatoire nationale du suicide.
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Source : ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des Femmes, 2 décembre 2014
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon