Suicide : des journées pour mieux travailler…
02 février 2002
Le suicide peut-il être classé dans la catégorie des accidents professionnels ? Douloureuse question, placée comme en filigrane des 6èmes journées internationales pour la prévention du suicide. Elles se tiennent à partir d’aujourd’hui à Paris et sont plus que jamais d’actualité. Car les licenciements, le harcèlement moral ou sexuel sur le lieu de travail peuvent être à l’origine d’états dépressifs. Et parfois de conduites suicidaires…
Dans le Quotidien du Médecin un psychiatre, le Dr Jean-François Solal, constate que « de plus en plus de gens présentent des états dépressifs dont les tenants et aboutissants sont professionnels. (…) Déprécié, humilié, mis à pied, le salarié perd son intimité. Il part à la dérive et le suicide l’emporte ».
Aujourd’hui, ces risques commencent à être reconnus et pris en compte. Le 20 mars 2000, la Cour d’appel de Versailles a donné raison à une employée d’une administration, victime de malaise après une « violente algarade » de son supérieur hiérarchique. Les conséquences de ce « choc émotionnel ont ainsi été prises en charge par l’assurance maladie, au titre d’accident du travail.
Un nouveau pas était franchi le 15 octobre 2001, dans un courrier rédigé par le Comité franc-comtois de Reconnaissance des maladies professionnelles. Suite au suicide d’un salarié d’EDF-GDF, cet organisme a admis « qu’il existe un lien direct et essentiel entre le décès de l’intéressé (n.d.l.r., un suicide) et son emploi ».
En Europe, 10% de la population active subit violences, harcèlement moral ou sexuel sur son lieu de travail. Ce qui représente tout de même 15 millions de victimes…