Suicide : mieux surveiller les arrêts maladie pour raisons psychiatriques

24 août 2010

Dépression et autres névroses, troubles anxieux et psychosomatiques, problèmes dus à l’alcool. Dans les pays industrialisés (comme la France donc), les problèmes psychiatriques affecteraient 30% à 50% des personnes, au cours de leur vie.

A partir de la cohorte GAZEL constituée d’employés des entreprises Gaz de France (GDF) et Electricité de France (EDF), le Dr Maria Melchior et son équipe de l’INSERM (Hôpital Paul Brousse – Villejuif) se sont intéressés aux liens entre les arrêts maladie pour raisons psychiatriques et la mortalité. Leurs résultats font frémir…

Les auteurs ont suivi des employés arrêtés pour raisons psychiatriques, plus de 7 jours consécutifs entre le 1er janvier 1990 et le 31 décembre 1992. Leurs résultats montrent en effet qu’un arrêt maladie pour des raisons psychiatriques doit constituer un signal d’alerte. Et pour cause, le salarié en question multiplierait par cinq le risque de mettre fin à ses jours. « Nous ne pouvons conclure que l’arrêt de maladie pour raisons psychiatriques est la cause du décès par suicide, explique Maria Melchior. En revanche, ces données montrent qu’il peut être un marqueur important et fiable de l’état de santé des personnes ».

Maria Melchior et ses collaborateurs recommandent un suivi de santé spécifique pour les salariés fréquemment mis en arrêt maladie pour raisons psychiatriques. D’après eux, cette prise en charge permettrait un meilleur suivi du risque de suicide. Rappelons que la cohorte GAZEL est composée de 20 000 employés de GAZ de France et Electricité de France et a été initiée en 1989.

  • Source : INSERM, 24 août 2010 / American Journal of Epidemiology, doi :10.1093/aje/kwq186

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