Suicides en France, des chiffres inquiétants
13 décembre 2011
Selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié ce matin, le suicide reste une cause majeure de mortalité en France. A tel point qu’il y est à l’origine d’un décès sur 50, soit environ 10 000 décès chaque année.
Les rédacteurs du Bulletin s’intéressent en premier lieu aux pensées suicidaires. Pour cela, ils ont repris les résultats d’une enquête de grande envergure, menée par l’Institut national de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) en 2010 auprès de 27 000 personnes. Résultat : 3,9% des interrogés ont songé au suicide au moins une fois durant l’année précédente. Il semble par ailleurs que ces pensées suicidaires soient plus fréquentes parmi les 45/54 ans ; hommes et femmes confondus.
Pour autant, ces dernières auraient davantage tendance à passer à l’acte. Au cours de ce travail, 7,6% des femmes ont déclaré avoir déjà tenté de mettre fin à leurs jours ! Soit une sur treize, contre 3,2% des hommes. Au total, 90 000 hospitalisations sont également recensées chaque année en France. Soit tout de même, 10 admissions en milieu hospitalier à chaque heure !
De la tentative au suicide proprement dit, il y a toutefois un autre pas. Et cette fois, ce sont les hommes qui occupent le haut des statistiques. Ainsi les trois quarts des décès par suicide concernent-ils des hommes
Violences, solitude, chômage
En matière de tentatives de suicide, les principaux facteurs de risque sont connus : les violences subies – qu’elles soient sexuelles ou non, – viennent au premier rang. Suivent l’isolement, le chômage et la précarité. Plus inattendu, une étude publiée dans cette même livraison du BEH mentionne également la… consommation de tabac – surtout chez les femmes – ainsi que l’abus d’alcool.
Rappelons enfin que le ministère de la Santé a mis en place en septembre dernier, un nouveau plan national d’actions contre le suicide. Celui-ci est articulé autour de six axes :
– Le développement de la prévention et de la postvention, qui repose pour l’essentiel sur une véritable « autopsie psychologique » de la victime. Celle-ci peut en effet être exploitée par la suite à des fins de prévention, soit auprès des proches soit dans la population générale;
– L’amélioration de la prise en charge des personnes à risque suicidaire ;
– L’information et la communication autour de la prévention du suicide ;
– La formation des professionnels ;
– Les études et la recherche ;
– Le suivi et l’animation du programme d’actions contre le suicide.