Superstitions : pourquoi, malgré la science, nous y croyons quand même un peu ?

24 octobre 2025

Croiser un chat noir, passer sous une échelle, briser un miroir… Ces gestes anodins que beaucoup d’entre nous évitons de faire révèlent notre rapport complexe aux superstitions. Même lorsque notre raison nous dit qu'elles ne reposent sur aucune base scientifique, ces croyances continuent d'influencer (un peu) nos comportements quotidiens.

Les superstitions sont des croyances ou des rituels qui établissent un lien entre certaines de nos actions et la survenue d’une chance ou d’une malchance. Selon la psychologue américaine Susan Albers, « les superstitions donnent à notre cerveau un sentiment de contrôle (« si je fais ceci, il se passera cela »), et même si nous savons qu’elles ne sont pas réelles, nous agissons souvent comme si elles l’étaient. »

D’ailleurs, l’American Psychological Association explique que lorsqu’il s’agit de superstitions, « les gens peuvent reconnaître que leur croyance n’a pas de sens, mais agir tout de même comme si elles en avaient. »

Un phénomène universel aux multiples visages

Toutes les cultures, toutes les sociétés ont leurs propres superstitions, avec néanmoins des thèmes récurrents :

  • Les actions ou les événements : casser un miroir apporterait sept ans de malheur, ouvrir un parapluie à l’intérieur attirerait la malchance ;
  • Les animaux : les chats noirs et les corbeaux sont considérés comme annonciateurs de mauvais présages ;
  • Les porte-bonheurs : trèfle, patte de lapin, attrape-rêves ;
  • Les chiffres et les nombres : le 13 est si redouté qu’il existe même un terme pour désigner la peur qu’il inspire : la triskaidékaphobie.

Pourquoi notre cerveau s’accroche-t-il aux superstitions ?

« Notre cerveau est programmé pour reconnaître des schémas, explique le Dr Albers. Nous apprécions de pouvoir identifier une relation de cause à effet, même si elle n’est pas réelle. Les superstitions nous aident à comprendre le monde et à nous sentir plus en sécurité. »

Ce mécanisme psychologique explique pourquoi même les esprits les plus rationnels peuvent se laisser influencer. Ce que la psychologue nomme la « prophétie auto-réalisatrice » : « si un chat noir traverse votre chemin et que vous pensez à la superstition selon laquelle les chats noirs portent malheur, vous pourriez être plus anxieux ou commettre plus d’erreurs, ce qui vous amènera à penser que le chat noir vous a effectivement porté malheur. »

Malgré l’absence de preuves scientifiques, les superstitions perdurent car elles répondent à un besoin humain fondamental : celui de trouver un sens et un contrôle dans un monde souvent imprévisible. Elles nous offrent l’illusion réconfortante de pouvoir influencer notre destin par des gestes simples.

Les risques liés aux croyances superstitieuses

Si les superstitions peuvent parfois nous rassurer, leur accorder trop d’importance peut aussi présenter des inconvénients :

  • Effrayer les enfants : les plus jeunes ont tendance à prendre les superstitions au pied de la lettre. Il est donc important de leur expliquer clairement que ces croyances ne devraient susciter ni peur ni inquiétude.
  • Contribuer à l’anxiété : certaines personnes commencent à ressentir une grande détresse lorsque leurs comportements superstitieux ne fonctionnent pas.
  • Évoluer vers d’autres problèmes de santé mentale : parfois, la dépendance aux comportements superstitieux peut se transformer en phobies ou jouer un rôle dans le trouble obsessionnel-compulsif (TOC). Si vos rituels superstitieux commencent à affecter négativement votre qualité de vie, il est temps d’en parler à un médecin ou un psychologue.
  • Source : Cleveland Clinic

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous offrir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre quelles sections du site Web vous trouvez les plus intéressantes et utiles.

Plus d'informations sur notre politique de cookies sur nos CGU.

Aller à la barre d’outils