Surdité : savoir reconnaître les premiers signes

18 juin 2009

La campagne de dépistage des troubles auditifs baptisée Hein ?, rencontre bien plus qu’un succès d’estime. A tel point que « depuis son lancement fin février, nous avons reçu plus de 40 000 appels », souligne le Pr Bruno Frachet, responsable du service d’oto-rhino-laryngologie de l’Hôpital Avicenne à Bobigny et président de l’Association France Presbyacousie.

Le principe de la campagne il faut le dire, est original. « Le dépistage est pratiqué au téléphone et de manière totalement anonyme », explique-t-il en effet. « L’objectif est de dépister la presbyacousie », un déficit auditif lié au vieillissement qui touche deux personnes sur trois après 65 ans. Insidieuse, la presbyacousie exige une attention particulière pour être accessible au dépistage.

« A côté de la presbyacousie, la première cause d’atteinte auditive, ce sont les traumatismes sonores, liés au travail et aux loisirs. Viennent ensuite deux circonstances particulières : le traumatisme sonore aigu, typiquement un coup de fusil, ou la répétition de traumatismes, notamment professionnels », affirme le Pr Frachet.

Vous avez besoin d’augmenter le volume de la radio ? Vous trouvez que « les autres », et notamment les enfants ou petits-enfants, ne parlent pas assez fort ou n’articulent pas bien ? Voilà autant de signes que votre audition a baissé. Enfin si, dans une ambiance bruyante, vous avez l’impression d’entendre sans comprendre ce qui se dit, c’est un signe essentiel. Vous ne devez pas le manquer.

« Si j’ai pris conscience de mes problèmes d’audition, c’est notamment parce que mes proches se plaignaient de devoir répéter plusieurs fois les mêmes choses », souligne Antoine, 38 ans. « On se plaint souvent de ne pas comprendre ce que disent les autres » confirme Bruno Frachet. « Or c’est là vraiment, le signe d’une perte auditive».

Dans tous les cas, consultez votre médecin. Il fera un bilan et vous fera consulter un ORL. Si nécessaire, celui-ci prescrira une aide auditive. « Compenser le déficit par une prothèse auditive, cela consiste à placer un amplificateur dans le conduit auditif externe. Les sons vont être ainsi amplifiés », précise Bruno Frachet. Si vous décidez de franchir le pas, vous devrez faire équipe avec votre audioprothésiste. C’est lui en effet, qui va régler l’appareil en fonction de votre cas personnel.

Pour évaluer très précisément les besoins de chacun, de nouveaux services voient d’ailleurs le jour ici ou là. C’est le cas par exemple d’ Amplisolutions. Mise en place par le groupe Amplifon, cette approche repose sur des questionnaires personnalisés, des tests auditifs ciblés grâce auxquels l’audioprothésiste détermine la solution technique correspondant le mieux à chaque cas. Résultat, cela change réellement la vie… « Je suis heureux de pouvoir réentendre gazouiller les oiseaux mais aussi de ne plus mettre la télévision à fond. C’est un vrai soulagement » conclut Antoine qui, du haut de ses 38 ans, se sentait retranché du monde. « Un soulagement pour moi… et pour mes proches » !

  • Source : Interview du Pr Bruno Frachet, 5 juin 2009

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