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En France, selon la Ligue contre l’obésité, « près d’un adulte sur deux (47%) » se trouve soit en situation de surpoids soit d’obésité. Précisément, « 17% de la population de plus de 18 ans » souffre d’obésité, avec un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30. Et chez les jeunes ? Au total, « 34% des enfants de 2 à 7 ans et 21% des enfants/jeunes de 8 à 17 ans sont en situation de surpoids ou d’obésité ».
Mais à quel point les diagnostics de cancer trouvent-ils leur origine dans un excès pondéral ? On estime « que 3 % des cancers masculins et 6 % des cancers féminins sont liés à une surcharge pondérale. Près de 2 300 décès annuels par cancer en découleraient directement », relaie la Fondation pour la recherche sur le cancer. De quelles tumeurs parle-t-on ? De cancer de l’œsophage, de l’endomètre (corps de l’utérus), du rein. Et dans une moindre mesure, du côlon, du rectum, du pancréas et du sein.
Comment expliquer ce lien entre surpoids, obésité et cancer ? « Le développement du tissu graisseux, la résistance à l’insuline, l’inflammation chronique [propres au surpoids et à l’obésité, ndlr] induisent des dérèglements hormonaux (production accrue d’insuline et d’oestrogènes) qui ont une influence sur la multiplication et la différenciation des cellules », décrit la Fondation pour la recherche sur le cancer. « Ces perturbations sont provoquées principalement lorsque l’activité et le nombre de cellules qui stockent les graisses au niveau de l’abdomen sont trop élevés. »
Chez les femmes, il existe un facteur de risque particulier lié, comme souvent, aux hormones. « Chez la femme, le tissu graisseux stocke facilement les hormones comme les oestrogènes. Par conséquent, celles qui sont en surpoids ou en obésité ont plus de risque de développer un cancer hormono-dépendant comme le cancer du sein ou de l’endomètre. »
Pour aller plus loin dans l’explication, selon des chercheurs de l’Université de Bergen (Norvège), « les lipides en excès retrouvées dans les situations d’obésité sont à l’origine de la formation des tumeurs et rendent les cellules cancéreuses plus agressives ». Pour le Pr Nils Halberg, principal auteur d’une étude sur le sujet, « cette meilleure connaissance du mécanisme d’action pourra aider à la mise au point de traitements ».
Source : « Forte progression de l’obésité en France en 2020 », Ligue contre l’obésité, le 30 juin 2021 - Fondation pour la recherche sur le cancer, site consulté le 12 janvier 2022 – Nature Communications, le 11 janvier 2022
Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet
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