Syndrome du bébé secoué : près de 40 décès chaque année en France

12 mars 2013

Si bébé pleure souvent, gardez votre calme et couchez-le. ©Phovoir

Chaque année en France, 200 nourrissons sont victimes du syndrome du bébé secoué.  Et un sur cinq en meurt. Semble-t-il sous-estimé, ce problème de santé publique reste également difficile à identifier pour les soignants. Explications. 

Le Dr Anne Laurent-Vannier, a été membre du jury de l’audition publique organisée par la Haute Autorité de Santé (HAS) le 14 octobre 2009 et consacrée au syndrome du bébé secoué. « Le diagnostic est extrêmement difficile à poser », explique-t-elle. « Et seuls les cas les plus sévères sont hospitalisés. C’est pourquoi le phénomène est largement sous-estimé ».

De quoi s’agit ? Un parent – un père dans 70% des cas  – ne supportant plus les pleurs de son nourrisson, va le secouer de manière violente. Seulement, le cerveau d’un nourrisson bouge à l’intérieur de la boîte crânienne. Victime du secouement d’un ses parents, le bébé va voir sa tête se balancer rapidement, d’avant en arrière. Son cerveau va alors heurter violemment l’intérieur de la boite crânienne. Le risque ? « Des vaisseaux sanguins peuvent se déchirer et entraîner des lésions cérébrales potentiellement irréversibles », souligne le Dr Laurent-Vannier. Les victimes sont dans la majorité des cas des nourrissons de moins de 6 mois. « Le taux de récidive est estimé à plus de 50 % ».

Bébé pleure ? Le bon réflexe, c’est de le coucher

Selon la Société française de pédiatrie, « cette maltraitance doit conduire à établir : soit un signalement au Procureur de la République si le diagnostic est certain, hautement probable ou probable ; soit une information préoccupante au président du Conseil général si le diagnostic est possible ».

La HAS insiste enfin sur l’importance d’informer les jeunes parents à la sortie de la maternité, sur les pleurs du nourrisson. Et de leur expliquer qu’ils peuvent en être exaspérés. En soi, ce n’est ni surprenant ni même choquant. En revanche, il est important d’avoir la bonne réaction. Or comme l’explique la Haute Autorité, « face à des pleurs prolongés sans cause d’un bébé, le réflexe à avoir est de le coucher sur le dos dans son lit et de quitter la pièce. Se ménager, se protéger, c’est aussi protéger bébé».

Aller plus loin :

– Regardez la vidéo de la HAS sur le syndrome du bébé secoué ;

– Consultez le site www.syndromedubebesecoue.com/

Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot 

  • Source : 17es Rencontres de Pédiatrie Pratique, 1er et 2 février 2013 – Société française de pédiatrie, consulté le 11 mars 2013

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