Accueil » Santé Publique » Syndrome métabolique : quand un « diagnostic » ne débouche sur rien !
Le syndrome métabolique ne serait qu’une “construction artificielle inutile aux soins“. Dur jugement de la Revue Prescrire. Trop dur ? Ce n’est pas sûr. Après des années d’euphorie, il n’y a consensus ni pour sa définition ni pour sa prise en charge.
Dans la littérature, les rédacteurs de Prescrire ont recensé plus de 4 600 articles citant ce concept, utilisé pour la première fois dans les années 70. Leur conclusion ? “Le terme syndrome métabolique rassemble une nébuleuse de troubles plus ou moins associés, parmi lesquels on trouve une obésité, un diabète de type 2 et une tension artérielle plus ou moins élevée“.
Ils déplorent avant tout, le manque de clarté qui prévaut dans la définition de ce que l’on pourrait considérer comme une tarte à la crème de la littérature scientifique. Elle “n’est pas uniforme. De multiples grilles de diagnostic n’ayant pas les mêmes items ont été proposées“. Et la plupart ne comportent même pas “certains facteurs comme le tabagisme“.
Une définition mal cernée à laquelle vient s’ajouter un flou identique au niveau de la prise en charge. “Le diagnostic de syndrome métabolique ne correspond à aucune prise en charge spécifique“. En d’autres termes, le fait de poser le diagnostic est inutile pour mieux soigner le malade ! “Il vaut mieux prendre en charge chaque trouble connu pour être réellement associé à une incidence accrue de troubles cardio-vasculaires, et pour lesquels il existe des traitements“.

Source : La Revue Prescrire, Tome 26, n°273
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