Tabac : la hausse des prix dissuade-t-elle les fumeurs ?
02 mai 2023
Le 1er mai, et pour la seconde fois depuis le début de l’année, le prix des cigarettes a connu une augmentation allant de 20 à 70 centimes selon les marques. Mais ces hausses font-elles vraiment diminuer la consommation ?
Depuis de nombreuses années, le tabac connaît des hausses tarifaires régulières. Objectif : réduire les coûts humains et financiers du tabagisme qui, rappelons-le, reste la première cause de cancer évitable. Mais augmenter les prix dissuade-t-il les fumeurs ?
Pour répondre à cette question, il suffit de regarder les chiffres. En 2000, le paquet de cigarettes de la marque la plus vendue coûtait 3,20 euros. Pour passer en 2010 à 5,65 euros. Puis à 7 euros en 2016, 9 en 2019 et 11 aujourd’hui. Durant ces deux décennies, les ventes de tabac ont diminué de plus de moitié, passant d’environ 92 000 tonnes en 2000 à 40 000 tonnes en 2022.
« Les hausses successives de prix décidées depuis 2000 et accentuées fin 2003-début 2004, accompagnées d’autres mesures de lutte contre le tabagisme, ont entraîné une baisse particulièrement forte des ventes de cigarettes en 2003 (-14 %) et 2004 (-21 %) », note l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies.
« La chute des volumes vendus chez les buralistes s’est accélérée entre 2017 et 2022 (-26,1 %), corrélativement aux principales mesures publiques mises en œuvre depuis 2017 : programme triennal de hausse des prix, remboursement de droit commun des traitements nicotiniques de substitution (TNS), mise en place du paquet neutre. »
La mesure la plus efficace
Pour l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), « l’augmentation des taxes sur le tabac est la solution la plus efficace et la plus rentable pour réduire le tabagisme ». Bien plus que les campagnes de prévention. Selon elle, « augmenter le prix de 10 % réduit le tabagisme de 4 % dans les pays à revenu élevé et d’environ 5 % dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. »
Et sans trop de surprise, « c’est généralement pour la santé des personnes qui ont les revenus les plus faibles, et notamment les jeunes, que les augmentations de prix par la taxation sont le plus bénéfiques. »