Tabac : une hormone de stress à l’origine des rechutes
05 mars 2004
Des chercheurs de l’université du Minnesota, aux Etats-unis, ont identifié deux facteurs importants de rechutes au tabac. Le cortisol, une hormone dont les taux fluctuent après le sevrage, et l’intensité des symptômes de manque.
Vous avez décidé d’arrêter de fumer ? Bravo ! Si vous êtes un ” gros ” fumeur cette initiative, aussi sage soit-elle, va entraîner une série de réactions biologiques dans votre organisme. Les scientifiques ont par exemple constaté que les taux de cortisol peuvent énormément diminuer, dès le premier jour d’abstinence. Or cette hormone, fabriquée par les glandes surrénales, affecte aussi le mode d’action de la nicotine. Le cortisol serait-il impliqué dans les risques de rechutes ? Contribue t-il à l’état de manque ?
Mustafa al’Absi est chercheur à l’Ecole de Médecine de Duluth, une ville du Minnesota. Il a étudié ces différentes questions sur un groupe de 72 fumeurs qui avaient décidé d’arrêter le tabac. La première semaine, 48% d’entre eux ont rechuté. C’est honorable, puisque le taux ‘moyen ‘ de rechutes tourne habituellement autour de 60% ! Un point commun entre tous ces patients : ils avaient présenté une baisse brutale du taux de cortisol à l’arrêt du tabac. Autre point intéressant : si ce phénomène n’est apparu comme un facteur de risque de rechute que chez les hommes, les sensations de manque en revanche, ont été bien plus intenses chez les femmes.
” Les femmes gère moins facilement les changements d’ordre émotionnel, alors que les hommes sont plus sensibles aux bouleversements biologiques “, conclut al’Absi. Reste à comprendre pourquoi. ” Nous allons tenter de résoudre cette énigme au cours de nos prochaines études. Ce qui nous permettra de développer des stratégies thérapeutiques différentes pour les hommes et les femmes, et donc sûrement plus efficaces “.