Tabagisme passif : comment l’industrie s’emparait des études gênantes !
03 janvier 2003
En 1981, une étude japonaise dénonçait les dangers du tabagisme passif. Vingt et un ans plus tard, un article du British Medical Journal révèle la méthode employée par l’industrie du tabac pour à l’époque des faits, éluder ses responsabilités.
A San Francisco, le Pr Lisa Bero et son équipe de l’université de Californie, ont réalisé un véritable travail d’investigation.
A partir de documents internes retrouvés chez les cigarettiers, ils démontrent aujourd’hui comment l’industrie du tabac a élaboré un plan concerté de communication, pour saper la crédibilité du travail japonais. Et ainsi, dissimuler les dangers inhérents au tabagisme passif…
Ils ont par exemple enrôlé un scientifique, un consultant, un avocat et deux chercheurs japonais. Sans doute pour mieux contrer un travail qui émanait de la communauté scientifique nippone. En quelque sorte « cachés » derrière l’appellation très transparente de Center for indoor Air Research (Centre de Recherches sur la qualité de l’air ambiant), ils ont publié leur propre étude.
Laquelle sans surprise, n’a montré aucun lien direct entre le tabagisme passif et l’augmentation du risque de cancer du poumon. Leur propre travail soulignait également – car on n’est jamais si bien servi que par soi-même – que la première étude japonaise « ne reposait que sur des bases scientifiques très limitées »… Résultat de cette manipulation : chaque année dans un pays comme la France, 3 000 personnes meurent encore de tabagisme passif faute d’avoir dégagé la volonté d’une prévention adéquate.