Tabagisme passif : faire parler les cheveux…
07 janvier 2002
Vos cheveux stockent une quantité insoupçonnée d’informations ! Ils peuvent même traduire une exposition particulière au tabagisme passif. Une équipe américaine a évalué le phénomène chez… 455 enfants de 3 à 27 mois. Les auteurs ont recherché la présence de nicotine dans les cheveux de 297 enfants, et de cotinine dans les urines des 158 autres. Car la cotinine, marqueur bien connu du tabagisme, n’est autre que… de la nicotine transformée par l’organisme.
Résultat, après avoir vérifié les habitudes tabagiques des parents, ils ont établi que le cheveu était un meilleur indicateur d’exposition au tabagisme passif que les urines. Une vraie surprise. Car les prélèvements urinaires sont, à l’heure actuelle, très largement utilisés.
Seulement voilà. Cette méthode se heurte à deux inconvénients majeurs. D’abord, l’excrétion urinaire de cotinine varie d’un individu à un autre. En outre, la cotinine disparaît rapidement des urines. Sa demi-vie est en effet de 20 heures, ce qui signifie que nous éliminons toutes les 20 heures 50% de la cotinine urinaire.
Le cheveu garde plus longtemps les traces d’un corps chimique. Un centimètre de cheveux révèle ce qu’un individu a absorbé durant tout le mois précédent. Et même si cette méthode comporte aussi quelques défauts – les décolorants peuvent altérer les résultats – elle a ses adeptes.
Des tests de ce type sont ainsi couramment utilisés pour détecter les substances dopantes chez le sportif. Mais aussi aux fins de médecine légale : la mort de Napoléon par empoisonnement à l’arsenic vient d’être prouvée grâce à ses cheveux, comme celle des victimes de la bonne dame de Loudun, Marie Besnard…