Tatouage : première consultation médicale dédiée

12 juin 2017

Se faire tatouer n’est pas sans risque. L’injection d’encre sous-cutanée peut en effet entraîner inflammations, infections et autres réactions allergiques. Afin de mieux prendre en charge ces cas, l’AP-HP met en place la toute première consultation dédiée à l’hôpital Bichat–Claude-Bernard.

Le tatouage est à la mode. Aujourd’hui, près de 14% des Français arborent une fleur sur l’épaule, un lézard dans la bas du dos ou encore une étoile sur la cheville. En noir et blanc ou en couleur, les tatouages ne sont pas sans danger. Des inflammations, des infections bactériennes, virales, mycologiques ou parasitaires ou des réactions allergiques peuvent survenir.

C’est pour prendre en charge toutes les complications associées aux tatouages qu’une consultation dédiée, ouverte une fois par mois, a été mise en place à l’hôpital Bichat–Claude-Bernard. Cette consultation, ouverte le 16 juin dernier, permet d’effectuer les examens nécessaires (biopsies par exemple) et proposer les traitements les plus adaptées aux patients. Les prochaines consultations sont prévues les, 16 juin, 21 juillet et 18 août.

Précautions avant et après

« Les complications dues aux tatouages vont de simples démangeaisons à des lésions tumorales, malignes ou bénignes, en passant par les infections et aux réactions allergiques », précise le Pr Nicolas Kluger, dermatologue à l’hôpital universitaire d’Helsinki. Il assure cette nouvelle consultation dédiée aux tatouages à l’hôpital Bichat. En matière d’allergie, sachez d’ailleurs que les encres rouges et violettes ont tendance à provoquer plus de réactions inflammatoires que le noir.

Avant de se faire tatouer, il est donc recommandé de bien y réfléchir. Et d’en parler à votre médecin si vous avez un terrain à risque. C’est le cas pour les maladies cutanées, mais pas seulement. « Les maladies chroniques comme le diabète, nécessitent des précautions préalables », indique-t-il. « La cicatrisation peut être plus laborieuse et il vaut mieux éviter l’intervention en cas de diabète mal équilibré. » Par ailleurs, « les maladies immunosuppressives comme le VIH, une maladie auto-immune ou un trouble de la coagulation, constituent des contre-indications ». Et réaliser un tatouage est déconseillé pendant la grossesse et l’allaitement. Dans tous les cas, « consultez votre médecin avant de vous décider ».

Autre recommandation préalable, « préférez un tatoueur professionnel en studio et non à domicile », conseille Nicolas Kluger. Et respectez bien les indications pour le suivi hygiénique après l’intervention. Il est essentiel de « bien laver la peau à l’eau et au savon 2 à 3 fois par jour, d’appliquer la crème cicatrisante indiquée par le tatoueur et de ne pas s’exposer au soleil, à l’eau de mer ou de piscine », ajoute-t-il. « Evitez aussi de pratiquer un sport pendant la cicatrisation. »

Faire avancer la recherche

« L’ouverture de cette consultation permettra de mener des travaux de recherche sur cette problématique aujourd’hui peu explorée », se réjouit le Dr Nicolas Kluger, responsable de cette nouvelle offre de soin. « Ces travaux permettront de limiter le risque de complications liées aux tatouages mais également d’apporter les meilleures solutions thérapeutiques pour les traiter. »

  • Source : AP-HP, 6 juin 2017 – interview du Pr Nicolas Kluger, dermatologue à l’hôpital universitaire l’Helsinki (Finlande), 8 juin 2017

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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