Tatouages : un risque accru de cancer ?

10 mars 2025

En 2020 en France, plus d’une personne sur cinq était tatouée. Si le tatouage est une décision souvent mûrement réfléchie, peu de personnes s'interrogent sur l'impact à long terme de l'encre sur leur santé. Une étude menée par des chercheurs danois et finlandais suggère un lien avec la survenue de cancers de la peau et de lymphomes.

Dans les salons de tatouage, on discute de motifs, d’emplacements ou de douleur. On évoque rarement les conséquences sur la santé. Pourtant, une équipe de chercheurs scandinaves vient de lever le voile sur un aspect méconnu des tatouages : leur impact sur notre système immunitaire.

Les ganglions lymphatiques sont un élément essentiel du système immunitaire, aidant à combattre les infections et à filtrer les substances nocives du corps.

« Lorsque l’encre du tatouage pénètre dans la peau, une partie de celle-ci est absorbée par les ganglions lymphatiques », rappellent les scientifiques de l’université du Danemark du Sud et de celle d’Helsinki. Ces derniers craignent que « l’encre du tatouage ne déclenche une inflammation chronique des ganglions lymphatiques, ce qui pourrait, au fil du temps, entraîner une croissance cellulaire anormale et un risque accru de cancer ».

La taille des tatouages compte

En s’appuyant sur la Danish Twin Tattoo Cohort, les auteurs ont analysé les informations de plus de 5 900 jumeaux. Une approche intéressante qui permet d’étudier des sujets partageant de nombreux facteurs génétiques et environnementaux.

En comparant les jumeaux tatoués et non tatoués donc, les chercheurs ont constaté une incidence plus élevée de cancers de la peau et de lymphomes chez les individus portant des tatouages.

Et le lien semblait encore plus flagrant chez les individus portant des tatouages de grandes tailles (plus grands qu’une main). Pour le lymphome par exemple, le risque était 3 fois plus élevé.

« Notre travail suggère que plus le tatouage est grand et plus il est présent depuis longtemps, plus l’encre s’accumule dans les ganglions lymphatiques », avancent les auteurs. Lesquels prévoient maintenant d’étudier plus en détail l’impact des particules d’encre sur la fonction des ganglions lymphatiques au niveau moléculaire. Et de déterminer ainsi si certains types de lymphomes sont davantage liés aux tatouages que d’autres.

  • Source : https://www.sdu.dk/en/om-sdu/fakulteterne/sundhedsvidenskab/nyheder-2025/tatoveringer-kan-haenge-sammen-med-oeget-kraeftrisiko

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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