Tests Covid nasopharyngés : quels risques ?

09 avril 2021

Vous devez subir un test Covid ? Dans la majorité des cas on va donc réaliser sur vous un prélèvement nasopharyngé à l’aide d’un long coton tige. Désagréable, peut-être même brièvement douloureux, ce geste est-il sans risque ? L’Académie nationale de médecine rappelle l’importance des bons gestes pour éviter les effets indésirables.

Depuis un an et le début de la pandémie de Covid-19, les tests de dépistage se font à la chaîne. Que l’on ressente des symptômes associés à la maladie, que l’on se découvre personne contact, que l’on doive subir une opération chirurgicale ou passer une frontière, les raisons de se faire dépister sont légion. Dans ce contexte de multiplication et de répétition de ces prélèvements nasopharyngés « parfois effectués dans des conditions inadaptées », l’Académie nationale de médecine rappelle que certaines précautions sont essentielles afin d’éviter les risques – bien que faibles – qui y sont associés.

Graves complications possibles

En effet, la docte assemblée indique que « si certaines complications peuvent être considérées comme bénignes (désagrément, douleur ou saignement), de graves complications commencent à être décrites dans la littérature médicale depuis quelques semaines, notamment des brèches de l’étage antérieur de la base du crâne associées à un risque de méningite ». De bonnes raisons de souhaiter que le préleveur respecte la bonne méthode. Pour cela, il devra :

« s’enquérir, avant tout prélèvement, d’éventuels antécédents accidentels ou chirurgicaux de la sphère ORL pouvant modifier l’anatomie des cavités nasales et sinusales, notamment les interventions concernant la cloison, le cornet nasal inférieur et les sinus de la face ». Si vous êtes concerné, demandez conseil à votre médecin avant de prendre rendez-vous pour faire un test ;

« ne pas placer la tête du patient en hyper-extension lors du prélèvement, mais de la maintenir en position naturelle, le menton parallèle au sol ». Simple à vérifier pour le tester ;

« introduire l’écouvillon en suivant horizontalement le plancher de la cavité nasale et ne le dévier en aucun cas vers le haut, en direction de la base du crâne ».

Pour ce dernier point, difficile de le maîtriser. Mais sachez toutefois que l’Académie insiste sur l’importance de « réserver cet examen aux professionnels de santé formés pour la réalisation de ce geste ».

Auto-tests sans danger ?

Chez les enfants, l’Académie de médecine recommande de « privilégier les prélèvements salivaires pour leur sécurité et leur acceptabilité ». Un rappel important alors que des enfants d’à peine 2 ans subissent parfois en France ce test nasal.

Enfin, l’Académie met en garde les futurs utilisateurs des auto-tests nasopharyngés disponibles en pharmacie à partir du 12 avril. « L’auto-prélèvement peut exposer à de faux négatifs lorsque l’écouvillonnage est trop timide et superficiel, mais il peut aussi devenir dangereux lorsque l’écouvillonnage est trop profond et dirigé dans la mauvaise direction », conclut-elle.

A noter : environ 70 millions de tests Covid-19 ont été réalisés entre le 1er mars 2020 et le 4 avril 2021 (57,7 millions de PCR et 12,4 antigéniques) selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).

  • Source : Académie nationale de médecine, avril 2021

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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