Tests de virginité : violation des droits et non-sens scientifique
19 octobre 2018
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Être vierge jusqu’au mariage. Dans le monde, de nombreuses filles et femmes subissent cette contrainte injuste. Et pour s’en assurer, leurs proches les obligent souvent à subir un test de virginité. Objectif : être certains que leur hymen est intact. Violation des droits et non-sens scientifique, cette pratique est dénoncée par plusieurs organismes des Nations Unies*, parmi lesquels l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Perdre sa virginité est souvent synonyme, dans l’inconscient collectif, de la rupture de l’hymen. C’est pourquoi les tests de virginité mis en œuvre dans de nombreux pays – avant le mariage notamment – ont pour but de vérifier si la membrane est encore intacte. Or aucune preuve scientifique ne confirme le lien entre l’hymen et le fait qu’une femme n’ait jamais eu de pénétration sexuelle.
De plus, cette pratique « humiliante, traumatique et souvent douloureuse », tout comme la recherche de la préservation de cette ‘virginité’ féminine, est une violation des droits des filles et des femmes. Autant de raisons pour l’ONU d’appeler à l’éradication de cette pratique.
Un acte traumatisant accompli par des médecins !
Souvent pratiqué par des médecins ou des officiers de police dans certains pays, ces tests consistent la plupart du temps à inspecter l’hymen de la femme afin d’y déceler des déchirures ou d’évaluer sa taille d’ouverture. Pour ce faire, un ou deux doigts peuvent être insérés dans le vagin. Une pratique « médicalement non-nécessaire et qui produit de la souffrance ». En effet, il s’agit d’« une violation de plusieurs droits humains, y compris celui du respect du patient auquel le médecin s’engage à « ne pas nuire » (Primum non nocere ndlr) », rappelle l’OMS.
Le concept de virginité en lui-même, sans fondement médical ou scientifique, discrimine les femmes et les filles, en leur imposant de ne pas avoir de relations sexuelles avant le mariage. Sans compter que l’examen en lui-même peut être traumatisant. Notamment pour les victimes de viol, que l’on soumet également à ces tests pour vérifier leurs dires. « Elles sont alors exposées à nouveau à l’acte traumatisant et souffrent souvent par la suite de syndrome de stress post-traumatique, les menant parfois jusqu’au suicide », ajoute l’OMS.
« Il est urgent d’informer les professionnels de santé et les communautés sur les méfaits de ces pratiques », réclame l’organisation. Avec pour but, « l’interdiction de ces tests de virginité par les gouvernements, rendant punissable en tant que criminels, ceux qui les mettraient en œuvre », conclut-elle.
A noter : en France, les tests de virginité sont interdits.
*UN Human Rights, UN Women, OMS