TMS : l’urgence est de prévenir les risques
15 novembre 2005
Certains spécialistes parlent d’une véritable “bombe à retardement“. Le ministère de la Santé lui, évoque une “nouvelle épidémie“. Les troubles musculo-squelettiques, les fameux TMS, représentent aujourd’hui un problème majeur.
Pour rappel, ils recouvrent 15 maladies reconnues par le tableau 57 des maladies professionnelles. Les plus fréquents sont le syndrome du canal carpien -qui nécessite à lui seul 80 000 interventions chirurgicales chaque année en France- la tendinite des épaules et l’épicondylite, une affection qui frappe le coude.
La dernière livraison du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) est entièrement consacrée à cette importante préoccupation de santé au travail. Avec un dossier qui apporte “l’information la plus précise dont on puisse disposer aujourd’hui en France” explique dans l’éditorial le Pr Jean-François Caillard, chef de service de médecine du travail et des maladies professionnelles du CHU de Rouen. Et cela à partir de l’expérience d’une seule région : les Pays-de-la-Loire.
Des douleurs quotidiennes pour un salarié sur dix…
En 2002, l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) y a en effet mis en place un réseau pilote de surveillance épidémiologique des TMS. Un travail qui a déjà permis de mesurer l’ampleur des dégâts. D’après une première étude publiée en février dernier, 13% des salariés ont un TMS diagnostiqué par un médecin du travail. Et dans neuf cas sur dix, l’origine en est bien professionnelle.
Un nouveau travail conduit auprès de 2 700 salariés -représentant la plupart des secteurs d’activité- âgés en moyenne de 38 ans révèle des résultats tout aussi inquiétants : au cours des 12 derniers mois, plus de la moitié d’entre eux a “souffert de douleurs ou de gêne dans les membres supérieurs” indique l’InVS. Et pour près d’un sur 10, les douleurs étaient quotidiennes…
D’après les auteurs, “il est impératif de mettre en place une politique de prévention précoce des TMS dans les entreprises pour réduire l’exposition au risque“. Pour ces spécialistes, l’urgence n’est désormais plus de convaincre de l’existence de ces TMS. Mais bien de les prévenir.