Tour de France : les cyclistes sont-ils des hommes de fer ?

16 avril 2002

Constituant majeur de l’hémoglobine des globules rouges, le fer transporte l’oxygène des poumons vers les organes : cœur, cerveau, muscles… Mais il est aussi un constituant important de la myoglobine, un pigment essentiel car il permet « la respiration du muscle ». Pour tout sportif de haut niveau, le maintien de réserves en fer suffisantes est donc une nécessité.

Les carences en fer sont très répandues dans la population française. Et au sein de cette dernière les sportifs de haut niveau – coureurs cyclistes, marathoniens, adeptes des sports d’endurance ou du tennis – ne sont pas épargnés. D’autant moins que les efforts intenses auxquels est soumis leur organisme tendent à accentuer les déperditions.

La transpiration, elle-même, est à l’origine de pertes importantes de fer. Par ailleurs les troubles digestifs, fréquents lors d’efforts intenses et prolongés, diminuent l’absorption du fer par l’intestin. Ils accroissent également les pertes de fer dans les selles.

A l’occasion de ces efforts, il est fréquent aussi que de petites hémorragies digestives se produisent, au niveau de l’estomac ou de l’intestin. Sans oublier les saignements d’origine traumatique provoqués par les chocs et les frottements répétés. Ils peuvent sembler peu importants de prime abord, mais le pied du marathonien est un risque sportif reconnu…

Une priorité chez le sportif, prévenir l’anémie !
Ces déperditions, très importantes, se produisent alors même que du fait de l’effort les besoins en oxygène et donc en hémoglobine, et par voie de conséquence en fer… sont accrus. Lorsque de surcroît il s’agit de sport en altitude – comme le ski ou l’alpinisme – ou d’étapes de haute montagne durant le tour de France, les carences sont fréquentes. En altitude en effet, l’oxygène se raréfie.

Pour que l’organisme puisse quand même bénéficier de tout l’oxygène dont il a besoin, les pompes cardiaque et pulmonaire doivent s’activer. Et surtout l’organisme doit fabriquer davantage de globules rouges, ce qui implique des apports accrus en fer… Pour cela, l’alimentation devra en procurer suffisamment. Sans pour autant déséquilibrer les apports nutritifs et caloriques par un excès dans une catégorie alimentaire donnée.

Il est donc de la plus haute importance de prévenir, de dépister et de traiter l’anémie du sportif. Car même chez ces individus en excellente santé, elle doit être considérée comme une maladie dont les conséquences vont au-delà d’un simple diminution des performances… Si une carence martiale est détectée, elle doit être compensée par la prise de comprimés de sels de fer. Les médecins des équipes de haut niveau y pensent, bien sûr. Mais les sportifs de loisir, qui s’attaquent à des performances de haut niveau, doivent eux aussi en parler avec leur médecin personnel.

  • Source : British Medical Journal, 4 avril 2002

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