Tout savoir sur la prise en charge des aides auditives

18 décembre 2007

Vous avez l’impression que vos interlocuteurs articulent mal ? Vous éprouvez des difficultés à suivre une conversation dans le brouhaha ? Comme 5 millions de Français, vous avez peut-être une baisse de l’audition. Consultez un ORL. Il vous recommandera probablement un appareillage. Combien ça coûte ? Comment le financer ? Et les piles, les produits d’entretien ? Deux audioprothésistes font le point.

Le coût – « Comptez entre 1 000 et 2 000 euros par oreille », estime Nicolas Gastineau, un audioprothésiste du groupe Amplifon installé à Nantes. « Les appareils intra-auriculaires, fabriqués sur mesure, sont un peu plus chers que les contours d’oreille. En fait, le prix dépend surtout de la technologie mise en oeuvre ». Précision d’importance, le prix « comprend l’appareil bien sûr, mais également son suivi. C’est-à-dire tous les tests liés à son adaptation puis ses différents réglages dans le temps. » Pierre-Jean Chevalier par exemple, audioprothésiste à Roanne, voit ses clients « entre 8 et 9 fois la première année, puis 3 fois par an les années suivantes ».

La prise en charge – L’Assurance-maladie distingue sur ce point, les moins de 20 ans et les plus de 20 ans :

  • Avant 20 ans, la prise en charge se fait à hauteur de 65% d’un tarif allant de 900 à 1 400 euros par oreille. « Nous partons en général sur des appareillages à 1 400 euros, très performants. Et comme en général la mutuelle complète la prise en charge de la sécurité sociale, cela ne coûte rien au client » ;
  • Après 20 ans, l’Assurance-maladie rembourse 65% d’un forfait moins généreux : 199,71 euros pour chaque oreille. Ce qui représente 129,81 euros. Heureusement, mutuelles et assurances complémentaires entrent aussi en jeu. Leur prise en charge « varie de 200 à 700 euros par aide auditive. Le choix du matériel est alors fonction du degré de surdité, mais aussi du budget du client. » Détail important, il est possible de bénéficier en plus « d’une aide exceptionnelle de la sécurité sociale, de sa caisse de retraite, du fonds d’aide sociale des Mutuelles, des conseils régionaux et/ou généraux ou d’un organisme spécialisé dans le soutien aux personnes handicapées, l’AGEFIPH ».

Quelques cas particuliers s’appliquent également :

  • En cas de cécité simplement certifiée par un ophtalmologiste, la prise en charge est identique à celle des moins de 20 ans ;
  • C’est aussi le cas des anciens combattants, si leur surdité est reconnue invalidité de guerre ;
  • En cas de surdité d’origine professionnelle, celle-ci doit être déclarée comme telle. C’est un peu compliqué mais le jeu en vaut la chandelle, aucun frais ne restant à la charge de l’assuré !
  • Si enfin vous bénéficiez de la CMU, là encore « la prise en charge est totale ».

Les accessoires – Les frais d’entretien (piles, produits de nettoyage) sont remboursés à 65% sur la base d’une allocation forfaitaire annuelle fixée à 36,56 euros, soit 23,80 euros par oreille. D’une manière générale, « les frais d’entretien pour un contour sont couverts par cette somme » nous explique Nicolas Gastineau. « Les piles par exemple, doivent être changées tous les 10 jours et une fois par semaine pour un appareil intra-auriculaire. Mais là encore, certaines mutuelles complètent la prise en charge ». D’autres accessoires (écouteur, coque, embouts, microphone…) peuvent aussi être remboursés – toujours à hauteur de 65%- lorsque leur période de garantie est dépassée. Dans tous les cas, conservez vos factures.

Le Financement – Les frais engagés sont donc conséquents, mais il est possible d’alléger ces dépenses : paiement en trois fois sans frais, douze fois sans frais ainsi qu’un novateur « forfait mensuel tout compris » sur 4 ans. Une approche toute nouvelle, « qui permet à un public plus large d’accéder à du matériel plus performant » conclut Pierre-Jean Chevalier.

  • Source : Assurance-maladie, AGEFIPH, Interview de Nicolas Gastineau et de Pierre-Jean-Chevalier, 10 décembre 2007

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