Tout savoir sur l’utilisation du viagra
15 juillet 2021
Prescrit pour maintenir un bon niveau d’érection, le viagra est souvent associé aux petites faiblesses liées à l’âge. Pourtant, ce médicament bénéficie aussi aux hommes atteints de fuites vasculaires ou de maladies chroniques (obésité, cancer, diabète, hypertension).
Pour certains hommes en manque de confiance, ou très exposés au stress de performance, le viagra peut débloquer des situations. « Il ne faut pas oublier que cette molécule (le citrate de sildénafil, ndlr) ne va pas créer directement des érections. Elle va simplement la faciliter et contribuer à son maintien », explique Sébastien Landry, psychosexologue spécialisé en cancérologie. Mais s’il existe un stress trop important, le viagra ne pourra rien. Et « la stimulation du partenaire (tendresse, caresses, préliminaires…) ou liée à l’imaginaire s’avère indispensable pour ressentir l’excitation et que l’érection se déclenche. »
A ce sujet, l’âge n’entre pas forcément en ligne de compte. « J’ai récemment suivi un patient de 24 ans sous pression totale et rapportant de nombreuses conquêtes sexuelles sans trouble de l’érection. » Ce dernier s’est trouvé désemparé sous la couette lorsqu’il est tombé amoureux pour la première fois. En parallèle d’un suivi psychologique, le jeune homme a pris du viagra comme booster pour leur premier week-end en amoureux. « La dose était très faible, l’efficacité durait 4 heures maximum après la prise. Sachant qu’il avait pris son comprimé le matin pour le soir. » A son retour, le patient décrit un week-end de folie, « alors que la molécule ne faisait clairement plus effet. » Un effet quasi placebo !
Fuites vasculaires mauvaise condition physique
Le viagra peut aussi être prescrit en cas « de fuites vasculaires », décrit Sébastien Landry. « Cela se traduit par une diminution de l’érection en cas de mouvement de l’homme, à la masturbation ou pendant les rapports sexuels. A cause d’une faible musculature globale et pelvienne, chaque changement de position va provoquer une évacuation du sang accumulé dans la verge. » Ces pertes d’érection arrivent « avec l’âge, mais aussi chez des hommes déconditionnés, sédentaires, qui ne pratiquent pas assez d’activité physique ». Une rééducation du périnée est souvent recommandée pour ces patients.
Quelles maladies chroniques ?
« La dépression, la diabète, le cholestérol, le cancer » sont des situations dans lesquelles le viagra favorise l’érection chez les patients. Les pathologies en elles-mêmes, et parfois l’effet des médicaments, fragilisent en effet ce mécanisme.
Quelle durée ?
Les prescriptions de viagra restent généralement transitoires. Deux situations font exception : « les cas d’ablation de la prostate (prostatectomie) ou d’atteintes neurologiques. Pour ces patients, l’injection se fait en intra-caverneuse (dans le pénis). Ce sont d’ailleurs les seuls situations dans lesquelles le viagra déclenche automatiquement l’érection. ».
Mais existe-t-il un risque d’addiction au viagra ? « Il n’existe pas de risque sur le plan physiologique, mais sur le plan psychologique oui, si le patient mise tout sur ce médicament. » D’où l’intérêt d’être suivi par un sexologue en parallèle de l’urologue pour démêler les nœuds de la confiance. Et côté effets indésirables ? « S’ils surviennent, ils sont transitoires et bénins », rassure Sébastien Landry. « Certains patients éprouvent des céphalées ou des légers vertiges, car le médicament agit sur la fluidification du sang et parfois du sang s’accumule un peu dans le cerveau. »
A noter : connus pour diminuer la pression artérielle, le viagra et les molécules inhibitrices de la PDE5 sont interdits aux patients prenant des traitements à base de dérivés de nitrite, indiqués en cas d’hypotension. Il existe pour ces derniers un important risque d’arrêt cardiaque.
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Source : interview de Sébastien Landry, psychosexologue spécialisé en cancérologie, le 13 juillet 2021
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet